Mon co-blogger Henri de Bodinat, qui a ordinairement l’oreille musicale, a cru pouvoir entendre dans le bruit des combats qui viennent d’avoir lieu dans la bande de Gaza [voir Gaza ? mis en ligne par le 11e blog le 7 janvier 2009] comme un écho de ceux qui ont fait rage dans la Varsovie occupée par les Nazis en 1943.
Il a cru pouvoir reconnaître dans la situation actuelle de ce territoire, évacué par Israël en 2005 et très majoritairement peuplé d’électeurs et de partisans, jeunes et moins jeunes, du Hamas (au nombre d’environ 1 500 000 personnes), bordé par la mer et jouissant d’une frontière assez perméable avec l’Egypte [voir, dans cet espace, Miroirs impolis & Alouettes déplumées, mis en ligne le 10 février 2008], d’un réseau important de tunnels creusés sous cette frontière par des entrepreneurs locaux et par lesquels transitent, moyennant un droit de péage, des « combattants », des femmes (!), des fonds, du bétail et toutes sortes de marchandises, sans oublier les armes ; de ce territoire d’où ont été tirées des milliers de roquettes en direction des villes du sud israélien depuis 3 ans ; de ce territoire bénéficiant de l’ouverture intermittente de la frontière avec Israël qui laisse régulièrement entrer des convois humanitaires[1] (près de 900 pendant l’intervention israélienne) et sortir des blessés pour qu’ils soient traités dans ses hôpitaux, celle des habitants du ghetto de Varsovie, réduits à 70 000 après les premiers trains de déportation vers Treblinka et entièrement encerclés par un ennemi impitoyable, sous les yeux distraits d’une population polonaise aux prises avec ses soucis[2].
– 7 000 habitants du ghetto de Varsovie ont péri pendant les combats, 6 000 ont été brûlés vifs ou gazés au cours de la destruction du quartier, les survivants ont été déportés vers des camps de travail ou d’extermination.
Manifestement, Henri de Bodinat et moi ne sommes pas au même diapason.
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En revanche, Gérard Kaufman, sir Gérard Kaufman, 64 ans, distingué membre juif du Labour Party, dont les parents ont fui la Pologne occupée pendant la 2e guerre mondiale, et député britannique, est d’un avis proche du sien. Le vendredi l6 janvier 2009, il a déclaré à la BBC, à propos du nombre de morts à Gaza, tel que communiqué par des sources « palestiniennes » : « 4 Juifs pour 1 000 Palestiniens, c’est du nazisme »[3]. Et d’ajouter : « L’intervention israélienne est non seulement barbare mais aussi stupide : le terrorisme, en effet, ne peut être détruit par les armes (!). Ca a raté au Liban, ça ratera ici (!!) ».
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Tout comme Trine Lilleng, première secrétaire à l’ambassade de Norvège à Ryad, qui a envoyé, depuis son adresse électronique officielle au ministère des Affaires étrangères, des e-mails à plusieurs proches, en leur demandant de les diffuser largement. E-mails dont le Jerusalem Post a obtenu copie, et dans lesquels on trouve des photos ‘noir et blanc’ du temps de la Shoah et de photos ‘couleur’ de l’opération « Plomb durci » illustrant la proposition suivante : « Les petits-enfants des survivants de l’Holocauste[4] [sic] de la 2e guerre mondiale font aux Palestiniens ce que l’Allemagne nazie leur a fait… »
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Ou encore, mais moins inattendu, Richard Falk, juif, professeur émérite à Princeton, critique de longue date de la politique israélienne, et présentement moniteur du Conseil des droits de l’homme de l’ONU dans les territoires palestiniens, qui a déclaré le 22 janvier, selon Reuters et Ha’aretz : « Bloquer des gens dans une zone de guerre est quelque chose qui évoque les pires souvenirs… du ghetto de Varsovie…
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Le 14 janvier 2009, déplorant qu’un grand sommet arabe de soutien aux Palestiniens de Gaza n’ait pas pu se tenir à Doha, en raison de la réticence de l’Egypte et de l’Arabie saoudite notamment, l’éditorialiste du Daily Star (Liban) pousse la comparaison un peu plus loin.
Il jette d’abord le blâme sur la Ligue arabe : « Depuis des décennies… son bilan est épouvantable, caractérisé par les luttes fratricides, les rodomontades et les fausses promesses, parce que ses Etats membres se poussent pour gagner en stature.
Presque tous ces gouvernements ont conspiré contre leurs alliés supposés, et le mouvement national palestinien a constitué le terrain favori de la compétition, des règlements de compte, et suscité nombre… de déclarations de principe obscures. En l’absence quasi complète d’élections authentiques ou d’autres voies du gouvernement représentatif, beaucoup de régimes arabes ont essayé d’enjoliver leur prétentions ridicules à la légitimité populaire en professant un soutien sans faille à la cause palestinienne, tout en ne faisant rien ou presque ni pour mettre un terme à l’occupation illégale (!) de la Palestine (!!) ni pour soulager les souffrances de son peuple dépossédé (!!!).
Ce n’est pas par coïncidence que la crise actuelle à Gaza a beaucoup à voir avec une terrible lutte de pouvoir entre les 2 principaux partis palestiniens, le Fatah et le Hamas, qui a seulement été exacerbée par le fait qu’ils ont été utilisés comme des substituts par des forces extérieures. Ce journal a trop de mépris pour les interférences cyniques – et le débat hautement biaisé qui fait rage en ce moment dans la région (?) – pour gaspiller de la place en distribuant les mauvais points en fonction des divers manquements des différents gouvernements. Les coupables se reconnaîtront (!)… »
Cet éditorialiste en vient alors à ceci : « Ce qui mérite commentaire, c’est le résultat. 1 500 000 de personnes environ sont soumises à Gaza aux menées meurtrières de l’une des machines militaires les plus technologiquement avancées et les plus moralement régressives au monde. On (?) a souvent suggéré que les Palestiniens sont devenus pour le monde arabe ce que les Juifs étaient pour l’Europe de l’avant 2e guerre mondiale, et il y a du vrai dans cette interprétation. Combien perversement approprié alors que, de même que les Européens et les Nord-Américains ont détourné les yeux quand les Nazis perpétraient l’Holocauste, les Arabes trouvent le moyen de ne rien faire pendant que les Israéliens massacrent les enfants palestiniens… »
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Cette assimilation congruente des Israéliens (qui ne sont pas tous Juifs, même le colonel Khadafi le sait[5]) aux Nazis, et des « Palestiniens » aux « Juifs » d’avant, même la part faite à l’émotion légitime suscitée par le spectacle – diffusé par des sources palestiniennes et arabes à la probité incertaine[6] – des enfants et adolescents morts de Gaza, laisse un peu perplexe.
Qu’elle soit un thème fort de la propagande arabe-nationaliste, cela peut à la rigueur se comprendre, bien que le vêtement Juif-faible-et-impuissant convienne mal à l’islamiste radical qui se réclame de la force et de l’invincibilité – comme en témoignent les discours triomphalistes des dirigeants du Hezbollah et du Hamas – et recherche (et aime) la mort glorieuse... Et être comparé à un « Juif », même considéré depuis sa fin horrible et noble, est-ce agréable à qui tient que les ancêtres de ce « Juif » sont des singes et des porcs ? Non pas tous ses ancêtres, comme le disait en 2006 le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, mais certains d’entre eux seulement, comme le précisait peu après Nizar Rayyan[7], dirigeant du Hamas, dont Jeffrey Goldberg rapporte les propos dans une tribune libre intitulée « Why Israel Can’t Make Peace With Hamas », publiée le 13 janvier 2009 par le New York Times :
« Techniquement parlant, M. Nasrallah se trompe. [Hassan Nasrallah, s’appuyant sur un passage du Coran qui suggère que Dieu a transformé un groupe de Juifs impies en singes et en porcs, avait déclaré dans une réunion publique à Beyrouth à la veille de la 2e guerre du Liban : ‘‘Nous crions à la face des tueurs de prophètes et des descendants des singes et des porcs…’’] Allah a changé en singes et en porcs des Juifs désobéissants, c’est vrai, mais il a spécifié que ces singes et ces porcs ne pouvaient pas se reproduire… Ainsi, il n’est pas littéralement vrai que les Juifs d’aujourd’hui descendent de porcs et de singes, mais il est vrai que certains des ancêtres des Juifs ont été transformés en porcs et en singes, et il est vrai qu’Allah ne cesse de faire payer aux Juifs leurs crimes de différentes façons. C’est un peuple maudit. »
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Mais que des occidentaux, reprennent comme fondée cette assimilation Israéliens = Nazis, « Palestiniens » (ici de Gaza) = Juifs (sous le Nazisme)…
Et pas seulement ces nouveaux occidentaux qui jouissent des délices de la décadence et de la démocratie, de l’Etat de droit, de l’exubérance marchande et du « libre commerce des hommes et des femmes », selon l’expression d’Alain Finkielkraut ; délices qui leur permettent de mener sans trop d’inquiétude (du moins les hommes, les femmes, c’est une autre affaire) une vie divergente, soulagée du poids de leurs traditions et communautés s’ils le désirent. Il est vrai qu’ils souffrent aussi de leur condition « objective » de déclassés ou non-classés ; l’une des raisons, peut-on imaginer, pour laquelle ils se choisissent une « cause » d’envergure et consensuelle, estampillée « politiquement (c’est-à-dire moralement) correcte » susceptible de leur donner une petite figure dans le monde – et de manifester de façon perverse la force de leur désir d’intégration.
En défilant « pour l’arrêt des massacres » à Paris, Bruxelles, Milan ou Berlin sous des pancartes au contenu parfois vigoureusement antijuif[8], en redonnant expression à une passion qui s’est donné libre cours il n’y a pas si longtemps que ça sur le Vieux continent, passion structurante de son identité si l’on suit Jean-Claude Milner[9], ne revendiquent-ils pas aussi une part, certes sombre mais attestée, d’un héritage commun ?
Pas seulement ceux-là, à qui l’on pourrait trouver de pathétiques excuses, la première étant la répugnance manifeste d’Autorités – à la dédaigneuse sensibilité néo-colonialiste inversée – à les priver du secours de la loi, c’est-à-dire à les éduquer/sanctionner quand il y a lieu ! Mais aussi, mais surtout des occidentaux installés, officiels ou particuliers, Juifs et non-Juifs pareillement…
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Dans les congrès de psychanalyse courait, dans les années 1970, l’histoire (dont il n’est pas sûr qu’elle soit drôle) de ces 2 psys, qui se retrouvent dans un ascenseur qui les mène à leur salle de réunion, dans un grand hôtel de New York. En route, monte un passager qui, à la hauteur de l’avant-dernier étage, se tourne vers l’un des 2 psys et lui crache en pleine figure. Le professionnel du psychisme ne bronche pas, s’essuie et, à la question muette de son collègue visiblement étonné de cette placidité, répond : « Ce n’est pas mon problème mais le sien »…
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A en juger par le pathos, par l’outrance, la véhémence parfois, de ces « assimilationnistes » d’un nouveau type, par le caractère grossièrement inapproprié avant que d’être injuste de l’assimilation en question – des tunnels à Varsovie ? Des roquettes lancées sur les troupes allemandes ? Des enfants du ghetto soignés dans des hôpitaux allemands ? –, c’est peut-être « leur » problème qui les enflamme, plus que celui qu’ils exposent, entr’aperçu au travers de la répétition, travestie/déniée, d’une bien vieille affaire de vol de légitimité : celle de l’appropriation du nom « Israël » par les premiers chrétiens, s’auto-désignant comme le Verus Israël et prétendant en déposséder les Juifs au motif que « la Prophétie » leur aurait été retirée – la destruction du 2e Temple de Jérusalem aux mains des Romains en faisant « foi »...
Ce problème s’auto-présente, méconnu, dans cette compassion d’après-coup pour des Juifs exemplaires et morts qui, de leur temps, n’ont pas trouvé grand monde pour s’intéresser à eux : l’insupportabilité du « Juif » indépendant et souverain. L’Etat d’Israël n’est pas un Etat théocratique, la halakha [la loi juive] ne commande que ceux qui veulent bien s’y soumettre, tous les Israéliens ne sont pas des Juifs – on l’a rappelé ! – et cet Etat, qui a un drapeau, des Institutions, une armée, une langue, est bienveillant envers les Juifs… Cela suffit à le rendre odieux.
Odieux aux occidentaux, de longue date ou pas, officiels ou particuliers, Juifs (modernes, c’est-à-dire occidentalisés, ou observants ultra-traditionalistes, anti-sionistes à la Neturei Karta[10]) et non-Juifs pareillement, assez facilement réconciliés avec des Juifs morts. Mais aussi, belle rencontre, odieux aux nationalistes panarabes (c’est-à-dire islamistes, comme le Liban, par exemple, le découvre chaque jour un peu plus), qui acceptent difficilement que la souffrance des Juifs morts dans les camps soit jugée « unique » – ah ! le négationnisme panarabe… –, et souffrent de toutes leurs fibres de voir le « Juif » proche (entendre l’« Israélien », quelque éloigné de la Tradition juive soit-il) refuser, mieux, ignorer résolument son statut de dhimmi – et prospérer !
Assumer la souveraineté est devenu difficile en Occident. En témoignent par exemple, le manque de réaction de la France à l’assassinat (aux mains des services secrets syriens, dit-on) de l’ambassadeur au Liban, Louis Delamarre, en septembre 1981 à Beyrouth, l’opposition de millions d’Américains à l’intervention des Etats-Unis en Irak pour déposer Saddam Hussein, la longue indifférence des Autorités britanniques à l’égard de l’islamisme radical sur leur sol – jusqu’à certain attentat dans le métro de Londres, en juillet 2005… –, la réaction de l’électorat espagnol au lendemain de l’attentat à la gare de Madrid, en novembre 2006, etc.
Et voir un Etat de droit, occidental pour tout dire, assumer sa souveraineté, en la défendant par les armes au besoin, ne peut être qu’accusatoire en un sens pour ceux qui répugnent désormais à y recourir quand la leur est bafouée, oubliant que c’est l’ennemi qui vous choisit et non pas l’inverse – comme faisait remarquer le sulfureux Carl Schmitt ; ne peut que déranger profondément.
On peut conjecturer que c’est pour cela que les Etats-Unis d’avant le président Obama ont vu se coaliser contre eux tous les « réalistes » et autres multi-latéralistes occidentaux, menés par une diplomatie française « inspirée »… Pour cela aussi qu’Israël, bien que s’affirmant avec de plus en plus de réticence (« retenue », en langage diplomatique), à mesure que disparaissent les générations héroïques – qui n’ont pas reçu la souveraineté en héritage, mais ont dû beaucoup lutter et convaincre pour y accéder –, ne peut que rencontrer l’incrédulité, mieux le déni.
Son propos, ses protestations, la reconnaissance de ses erreurs et l’expression de ses scrupules (mais oui !) ne sont pas audibles, quoi qu’il en ait, quoi qu’il tente à grand risque – Oslo 1, Oslo 2, etc. –, et ce n’est pas seulement une question de communication ou de diapason : l’événement de l’existence politique d’Israël, corps constitué par un vote de l’ONU, excède toujours la capacité d’accueil psychique d’un Occident qui ne s’en remet pas. D’un Occident – le droit, les élections, la critique, la liberté de culte, la libre circulation des personnes et des biens, les styles de vie « alternatifs », les dérives individuelles, etc. – ne voulant, en outre, rien savoir de ce qui le menace, lui (l’Iran ? La Russie ? Al Qaïda ?), et qui non seulement espère pouvoir éloigner les périls actuels en se désolidarisant de ce « petit pays de merde », selon l’expression de Daniel Bernard (ancien ambassadeur de France au Royaume-Uni[11]), mais surtout, obscurément gêné de ce passé coupable[12] qui lui colle à la conscience, tâche de l’exorciser en le projetant avec une énergie, qui doit plus à l’irritation qu’à l’indignation exprimée, sur les « descendants des singes et des porcs » - pour boucher à tout prix ce grand trou dans « son » Réel…
« Colonialiste » et/ou « nazi » et/ou « peuple maudit », Israël sera donc toujours coupable d’origine, d’exister politiquement. Qui peut imaginer que cela relève de la discussion rationnelle ? Que des arguments vont démonter cette figure désirante dont se soutiennent non les critiques mais les accusateurs ?
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Notes
[1] Convois qu’il arrive au Hamas de détourner, à en croire Yaacov Katz qui, sous le titre « Hamas raids aid trucks, sells supplies », rapporte ceci dans le Jerusalem Post du 12 janvier 2009 : « [Ce lundi,] le Hamas a attaqué une centaine de camions [humanitaires] qu’Israël a laissé entrer à Gaza, a volé leur contenu et l’a vendu aux enchères… L’armée israélienne a déclaré que, l’activité au point de passage étant coordonnée avec le Haut Commissariat aux Réfugiés et la Croix rouge, Israël ne pouvait rien faire contre cette attaque ».
[2] Cf. Ilya Konstantinovski, Le seder de Varsovie, Paris, 1980, Gallimard.
[3] A mettre « 4 », qui serait le nombre des civils israéliens tués par des roquettes [près de 800 lancées sur Israël à la date de l’interview] pendant cette opération [le bilan officiel est en fait de 3 morts], en regard de « 1 000 », nombre supposé des morts de Gaza au jour de l’interview, cet honorable membre du Parlement britannique implique qu’il n’y avait aucun « combattant » parmi ceux-là, confirmant ainsi ses déclarations du 15 janvier 2009, lors d’un débat à la Chambre des Communes : « Il y a quelques jours, sur Sky News, à une question concernant le nombre de personnes tuées par Israël, 800 ce jour-là, 1 000 aujourd’hui, le porte-parole de l’Armée israélienne, le major Avital Leibovich a… répondu : 500 d’entre eux étaient des militants [du Hamas]… C’était une réponse de Nazi. Je suppose que les Juifs luttant pour leur vie dans le ghetto de Varsovie auraient pu être traités de militants »…
– Il est à noter que le nombre de morts (notamment de civils) à Gaza est en dispute, mais pas de la part (du moins officiellement) de l’Armée israélienne, qui accepte l’estimation palestinienne : Lorenzo Cremonesi, qui a fait le tour des hôpitaux de Gaza et interrogé des « soignants », rapporte le 22 janvier 2009 dans Le Corriere Della Sera (relayé le même jour par Ynetnews sous le titre « Gazan doctor says death toll inflated »), qu’« un médecin travaillant à l’hôpital Shifa de Gaza affirme que le Hamas a intentionnellement gonflé le nombre de morts dues à l’opération israélienne : ‘Le nombre de morts s’élève à 5-600. Pour la plupart, il s’agit de jeunes gens entre 17 et 23 ans, recrutés par le Hamas qui les a envoyés au massacre’… »
[4] Cette diplomate norvégienne – basée en Arabie saoudite – semble oublier, « comparaison » oblige, que l’armée israélienne ne comporte pas que des Juifs (de nombreux Druzes, par exemple, servent sous les drapeaux), qu’il y avait une importante population juive en Palestine dès avant la 2e guerre mondiale, qu’il y a, enfin, une forte population juive d’origine russe qui a souffert, elle, plutôt du stalinisme, et plusieurs dizaines de milliers descendants de Juifs expulsés ou réfugiés de nombreux pays arabes, en Israël, qui n’ont pas eu tous à pâtir directement des Nazis mais de leurs enthousiastes émules « locaux » [voir, dans cet espace, Entretien avec un vampire, mis en ligne le 12 juin 2008]…. Et faut-il même ajouter que « des survivants de l’Holocauste », il n’en n’est pas resté beaucoup ?
[5] « Il y a plus d’un million et demi d’Arabes musulmans en Israël, ils ont la nationalité israélienne, et prennent part à la vie politique avec les Juifs, en formant des partis… » Muammar Khadafi, “The One-State Solution”, The New York Times, 23 janvier 2009.
[6) Voir, par exemple, la vidéo mise en ligne par Mere Rhetoric le 19 janvier 2009, où l’on voit et entend Hannan al-Masri, journaliste à Al Arabiya, être avertie en direct que des « activistes » du Hamas viennent de tirer des roquettes depuis les locaux de la station, fait signalé la veille par l’armée israélienne et démenti aussitôt par les représentants de la chaîne de télévision du groupe MBC (Middle East Broadcasting Center), dont le siège est à Dubaï et qui est contrôlé par des capitaux saoudiens : Video: Opps! Al Arabiya Accidentally Airs Description Of Hamas Firing Rockets From Al Arabiya's Own Studio.
[7] Le cheik Nizar Rayyan, théologien, prédicateur, mufti des Brigades Izzadin Al Kassam – la branche « militaire » du Hamas –, grand recruteur de « bombes humaines » y compris féminines, grand adversaire du Fatah, est l’un des rares dirigeants du Hamas a avoir été tué (le 1er janvier 2009) par l’Armée israélienne – ce qui tend à confirmer que les infrastructures de la bande de Gaza plus que les dirigeants du mouvement islamiste étaient les cibles principales de l’opération « Plomb durci
[8] Antijuif et non pas « antisémite », terme daté et prêtant à confusions intéressées, comme l’explique très bien Pierre-André Taguieff dans La judéophobie des Modernes : des Lumières au Jihad mondial, Paris, 2008, Odile Jacob.
[9] Cf. J.-C. Milner, Les penchants criminels de l'Europe démocratique, Verdier, 2003.
[10] Voir, dans cet espace, « A propos du Shas 1 », mis en ligne le 26 octobre 2008.
[11] « A la fin d’une soirée privée, donnée en décembre 2001 par Lord Black, en l’honneur du rédacteur en chef du Spectator, M. Bernard, ami du maître de maison, aurait parlé de ‘‘That shitty little country Israel…’’, dans un échange qu’il pensait ‘privé’. Lord Black, alors propriétaire du Daily Telegraph l’aurait rapporté à son épouse, la journaliste Barbara Amiel, qui en a fait état dans sa tribune du Daily Telegraph, le 19 décembre 2001…. Après coup, au nom de l’ambassade de France, M. Yves Charpentier a déclaré: ‘L’ambassadeur ne se souvient pas d’avoir utilisé ces mots.’ », Andrew Pierce, « French ambassador blurts out: "That shitty little country Israel.." », The Times, 19 décembre 2001.
[12] Des Etats-Unis, qui n’ont voulu ni augmenter les quotas d’immigration ni bombarder les lignes de chemins de fer conduisant aux camps d’extermination, de peur d’être accusés de faire la guerre « pour le compte des Juifs », à la France zélée et inventive, qui a ajouté de son propre chef les enfants à la liste des adultes Juifs que l’Occupant leur avait demandé de rafler, en passant, entre autres, par le Royaume-Uni, qui a interdit l’entrée de la Palestine aux Juifs essayant d’échapper à l’Allemagne…
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Sources :
Henri de Bodinat, Gaza ?, le 11e blog, 7 janvier 2009.
Yaacov Katz, « Hamas raids aid trucks, sells supplies », The Jerusalem Post, 12 janvier 2009.
« British MP compares Israeli army's conduct to Nazi military », Middle East News, 16 janvier 2009, www.monstersandcritics.com
Jonny Paul, « UK paper : Can Israel be compared to Nazis ? », The Jerusalem Post, 19 janvier 2009.
Etgar Lefkovits, « Norwegian envoy: Israel, Nazis the same », The Jerusalem Post, 21 janvier 2009.
« UN human rights official: Gaza evokes memories of Warsaw Ghetto », Haaretz (et Reuters), 22 janvier 2009.
Editorial, The Daily Star, 14 janvier 2009.
Jeffrey Goldberg, « Why Israel Can’t Make Peace With Hamas », tribune libre, New York Times, 13 janvier 2009.
Illustrations :
Rue St Denis © copyright Patrick Jelin.
Fourrure © copyright Alain Bellaïche.
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Riga 3 © copyright Serge Kolpa.
Biarritz © copyright Serge Kolpa.
Humm ! © copyright Alain Bellaïche.
Déplacements&Condensations... © copyright Patrick Jelin.
Fausses notes, © copyright 2009, Richard Zrehen.
1 commentaire:
Quel plaisir de lire un propos argumenté !
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