Voici deux livres à lire au petit matin, de préférence, avant que le soleil ne soit chaud, et par morceaux, pour ménager l’attention — je n’en ai publié qu’un…
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1) La gauche et l’égalité, par Jean-Michel Salanskis, PUF, 2009. Ou : comment donner à la Gauche, si souvent forte sur le terrain, si absente sur le plan des « Idées », le thème doctrinal fort dont elle manque cruellement. Idéal qui l’écarterait de l’incantation, de l’attrait de l’indignation, du passéisme, du défaitisme, des tentations mortifères et des combats qui ne sont pas les siens, et lui redonnerait la main. L’égalité, certes, mais qui ne serait plus synonyme d’égalitarisme.
4e de couverture :
Même si elle dispose de forces, de talents, d’acquis historiques et institutionnels, voire de stratégies plausibles aujourd’hui, chacun sent bien que la gauche est égarée : tout simplement, son sens lui échappe.
Cherchant remède à un tel profond malaise, ce livre soutient que la gauche doit se définir par la recherche de l’égalité, et même de l’égalité radicale, pour retrouver la qualité de son espérance.
Une enquête est donc menée, qui commence par évincer les versions trompeuses de la gauche, non sans les écouter avec soin. Elle se prolonge dans l’exposition raisonnée d’une justification fondamentale de l’idéal égalitaire. Finalement, on y examine quels combats peuvent aujourd’hui prétendre correspondre à cet idéal, et quels autres combats, quoiqu’ils passent volontiers pour des combats de la gauche, sont à bien y regarder sans rapport avec son sens retrouvé.
Table des matières
Introduction. — La gauche égarée
I. — Versions de la gauche
Le soulèvement des vaincus
Ni Dieu, ni maître
La condamnation de l'aliénation
L'insurrection contre la souffrance
La poursuite de l'égalité
II. — Justification de l'égalité
Une nature inégalitaire ?
Le principe d'égalité
III. — Voies d'une politique de l'égalité
Capitalisme
Savoir
Lutte des inférieurs
Prise de parole
Conclusion. — Reprises ?
Prix : 15 €
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2) Lautman, par Emmanuel Barot, Figures du Savoir n° 44 / Les Belles Lettres, 2006. Ou : comment cette nouvelle livraison d’une collection restée sans égale (je l’ai fondée en 1997 !) et qui entend plus que jamais rendre les grandes œuvres de pensée accessibles, tire d’un oubli scandaleux une belle œuvre, fréquentée jusqu’ici par les seuls spécialistes, celle d’un philosophe-artiste et d’un vrai savant, qui a produit la plus ingénieuse (et la moins orthodoxe) des compréhensions de la prolifération des mathématiques, des origines à ses jours écourtés pour cause de patriotisme… et des Idées de Platon.
4e de couverture :
Albert Lautman (1908-1944), philosophe, juif, fusillé par les Nazis pour faits de Résistance comme son ami et collègue Jean Cavaillès, a laissé inachevée une œuvre puissante et dont l’influence s’est fait sentir au-delà de son domaine.
Lautman est une figure rare : un philosophe souverain, capable de mobiliser les grands noms de la tradition philosophique, de Platon à Heidegger, et suffisamment averti des mathématiques pour proposer, avec eux, une intelligence de leur développement acceptée des savants.
Les membres du groupe Bourbaki ont reconnu en Lautman un auteur exposant adéquatement les mathématiques auxquelles ils contribuaient ; Sartre lui a dédicacé un exemplaire de L’être et le néant ; Deleuze se réfère à lui de manière élogieuse ; Badiou, Petitot et Salanskis, notamment, lui font écho ou tentent de le prolonger.
On examine ici cette œuvre dense, de Essai sur les notions de structure et d’existence en mathématiques et Essai sur l’unité des sciences mathématiques dans leur développement actuel aux textes posthumes, Symétrie et dissymétrie en mathématiques et en physique suivi de Le problème du temps, après l’avoir située dans son contexte historique-scientifique.
On espère ainsi montrer la profondeur et l’actualité d’une pensée singulière, celle d’un grand rationaliste qui était aussi un métaphysicien.
Table des matières
Repères chronologiques
Introduction
I.- Les trois cadres de la pensée lautmanienne
1.- Des révolutions du XIXe siècle à la crise des fondements des mathématiques
2.- La Métamathématique de Hilbert
3.- Le rationalisme dialectique « à la française »
II. Du réel en mathématiques
1.- Faits, êtres, théories et Idées
2.- L’Idée « problématique » comme couple de notions
3.- Expressions mathématiques de la domination des Idées
4.- Mathématique « classique » versus « mathématique moderne » ?
III. La différence ontologique face à l’histoire
1.- Un néo-platonisme équivoque
2.- Le schème Etre-étants de Heidegger
3.- Un geste hégélien ?
4.- Entre ontologie et histoire
IV. Une cosmologie physique sous tension
1.- Une théorie kanto-platonicienne des « mixtes »
2.- Le Même et l’Autre : retour sur le Timée, et au-delà
Conclusion
Index des noms propres
Index des notions
Glossaire
Bibliographie
4e de couverture :
Albert Lautman (1908-1944), philosophe, juif, fusillé par les Nazis pour faits de Résistance comme son ami et collègue Jean Cavaillès, a laissé inachevée une œuvre puissante et dont l’influence s’est fait sentir au-delà de son domaine.
Lautman est une figure rare : un philosophe souverain, capable de mobiliser les grands noms de la tradition philosophique, de Platon à Heidegger, et suffisamment averti des mathématiques pour proposer, avec eux, une intelligence de leur développement acceptée des savants.
Les membres du groupe Bourbaki ont reconnu en Lautman un auteur exposant adéquatement les mathématiques auxquelles ils contribuaient ; Sartre lui a dédicacé un exemplaire de L’être et le néant ; Deleuze se réfère à lui de manière élogieuse ; Badiou, Petitot et Salanskis, notamment, lui font écho ou tentent de le prolonger.
On examine ici cette œuvre dense, de Essai sur les notions de structure et d’existence en mathématiques et Essai sur l’unité des sciences mathématiques dans leur développement actuel aux textes posthumes, Symétrie et dissymétrie en mathématiques et en physique suivi de Le problème du temps, après l’avoir située dans son contexte historique-scientifique.
On espère ainsi montrer la profondeur et l’actualité d’une pensée singulière, celle d’un grand rationaliste qui était aussi un métaphysicien.
Table des matières
Repères chronologiques
Introduction
I.- Les trois cadres de la pensée lautmanienne
1.- Des révolutions du XIXe siècle à la crise des fondements des mathématiques
2.- La Métamathématique de Hilbert
3.- Le rationalisme dialectique « à la française »
II. Du réel en mathématiques
1.- Faits, êtres, théories et Idées
2.- L’Idée « problématique » comme couple de notions
3.- Expressions mathématiques de la domination des Idées
4.- Mathématique « classique » versus « mathématique moderne » ?
III. La différence ontologique face à l’histoire
1.- Un néo-platonisme équivoque
2.- Le schème Etre-étants de Heidegger
3.- Un geste hégélien ?
4.- Entre ontologie et histoire
IV. Une cosmologie physique sous tension
1.- Une théorie kanto-platonicienne des « mixtes »
2.- Le Même et l’Autre : retour sur le Timée, et au-delà
Conclusion
Index des noms propres
Index des notions
Glossaire
Bibliographie
Prix : 19 €
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