dimanche 14 février 2010

Promotion d’hiver 2010 (1)


Une naissance à saluer, avec la parution de 2 élégants petits volumes, en ce début d’année : celle de « A présent » chez Encre marine, nouvelle collection consacrée au genre théorique, dirigée par un ami philosophe, François-David Sebbah, chez un éditeur au catalogue raffiné, Jacques Neyme. Une nouvelle collection (soutenue par la plate-forme « Philosophie et technique » de l’EA Costech de l’Université de Compiègne), gaie et nietzschéenne, pour célébrer le nouveau et baliser les paradigmes en formation.

« A présent », qui veut :

Eprouver ce qui nous arrive. L’accueillir, l’affronter, y résister.

Interroger ce qui se profile, ce qui s’invente, innove ou fait retour.

Dire oui au théorique qui s’esquisse.

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1) Prométhée généticien par Claude Calame, A Présent/Encre marine, Les Belles Lettres, 2010. Tout n'étant pas déterminé par le génétique, l'épigénétique, donc le hasard, joue un rôle important dans la constitution des êtres.



4e de couverture :

Prométhée inventeur du génie génétique ? Prométhée héros fondateur des biotechnologies ? Prométhée champion des manipulations du génome humain ?

Dans la tragédie d'Eschyle, Prométhée se vante d'avoir transmis aux hommes des techniques civilisatrices. Systèmes de signes à déchiffrer, ces tékhnai requièrent une habileté interprétative. Dès lors, pas de surprise à voir la biologie moléculaire contemporaine penser les processus de la génétique humaine en termes de code à déchiffrer, de texte à lire, de bibliothèque à consulter. Mais, malgré la prise en compte des facteurs épigénétiques et de l'environnement extérieur, ces métaphores sont utilisées dans un sens déterministe.

La perspective décentrée de l'anthropologue helléniste, doublée du regard critique du linguiste, ne permettrait-elle pas d’aller plus loin ? De même que les arts pratiques offerts aux mortels par Prométhée, les métaphores du code et du déchiffrement renvoient en fait à des procédures d'ordre interprétatif, en prise sur les ambiguïtés propres aux processus de signification.

Au paradigme du déterminisme scientiste on préférera donc l'idée d'un multidéterminisme conjectural. Relevant d'une herméneutique, ce paradigme respecterait la part de hasard propre à tout processus de fabrication de l'homme.

Pratiques de culture, les sciences du vivant sont, de fait, des sciences humaines.

Prix : 15,00 €.

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2) Qu’est-ce que la « technoscience » ? une thèse épistémologique ou la fille du diable ? par François-David Sebbah, A Présent/Encre marine, Les Belles Lettres, 2010. Une réflexion sur les enjeux des rapports science et technique.

4e de couverture :

Le terme « technoscience », abondant dans les discours militants et journalistiques, absent des discours internes aux pratiques scientifiques, parfois utilisé par des philosophes ou des sociologues, est récent.

Le substantif apparaît au milieu des années soixante-dix. Il est souvent chargé d'affects et d'une axiologie implicite : il constitue souvent une arme de lutte (nommer les phénomènes techniques et/ou scientifiques de ce nom c’est déjà, dans bien des contextes, les « dénoncer »), mais est-il aussi le lieu d’une élaboration conceptuelle précise et consistante pour accueillir ce qui nous arrive et qu’on désigne ainsi ? Et ce qui nous arrive sous ce nom est-ce, localement, une reconfiguration de la représentation des rapports entre sciences et techniques, ou bien aussi, plus largement, une manière nouvelle d’expérimenter quelques énigmes fondamentales (comme celle de l’Invention, ou bien encore celle de la Puissance) ?

On veut manifester dans ce livre l’ambiguïté fondamentale d’une « figure » aux facettes multiples – la technoscience –, qui traverse les registres de l’épistémologique, de l’économique et du politique, pour assumer des inflexions proprement métaphysiques et même eschatologiques.

Prix : 15,00 €

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Promotion d’hiver 2010 (1) © Copyright Richard Zrehen, 2010.

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