jeudi 21 avril 2011

Portraits de Juifs fin de siècle… [1]



En pleine affaire Dreyfus, alors que font rage les polémiques en France métropolitaine et les émeutes anti-juives en Algérie, Georges Clemenceau (1841-1929) raconte ses rencontres, vraies ou imaginées, avec des enfants d’Israël, écartelés entre Orient et Occident, et fait paraître, en 1898, Au pied du Sinaï, « ouvrage particulièrement réaliste sur les mœurs de la communauté [?] juive », selon Wikipédia

Moïse de Goldschlammbach, riche baron né à Caracas [un de ces enfants de Juifs européens en situation précaire, envoyés en masse en Amérique du Sud dans le dernier tiers du XIXe siècle par le libéral et généreux baron de Hirsch, qui voulait les détourner de la Palestine favorisée par son grand rival, le baron de Rothschild], converti au catholicisme par un père soucieux de le voir « réussir ». Schlomé, dit le batailleur, fier et pauvre tailleur galicien, épris de justice et d’égalité. Mayer, vendeur itinérant, pour ne pas dire colporteur, plein de hutzpah, capable de forcer la plus résistante des portes. Des hassidim polonais qui prennent les eaux en Tchéco-slovaquie, à Carlsbad (aka Karlovy Vary) et ont établi leur propre oratoire par défiance de la synagogue (réformée ?). Un Israélite qui retourne au shtetl pour se recueillir sur la tombe de son père. D’autres encore : modernistes, traditionalistes, ou les deux à la fois.

Clemenceau passe ainsi de Paris à Vienne, de Cracovie à Busk (Galicie), et le regard acéré qu’il jette sur ses frères en humanité – ce qu’il proclame bien haut, à contre-courant de l’époque, en pleine passion restrictivement « identitaire » – est quelquefois bien sévère : ce républicain convaincu a peu de sympathie pour la bien-pensance et le capitalisme, et son anticléricalisme radical n’épargne aucune Eglise…

J’ai re-publié en 2000, dans la collection L’Arbre de Judée, ce surprenant petit livre, injustement oublié ; il est rapidement redevenu indisponible, non en raison d’un succès de librairie [!] mais à cause d’un malheureux accident : l’entrepôt des Belles Lettres à Gasny (Eure), où la quasi-totalité du tirage était stockée avec nombre d’autres beaux ouvrages, a brûlé en 2002, et la nouvelle carrière de ce « carnet de voyage », édifiant à plus d’un titre, s’est brutalement interrompue !

Au pied du Sinaï devrait reparaître à l’automne 2011. En attendant, je reproduis ici mon Avant-propos, amendé*.


* Les pages citées en référence sont celles de l’édition des Belles Lettres.


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AVANT-PROPOS

Georges Clemenceau (1841-1929), médecin, journaliste, patron de presse, grand voyageur, écrivain élu à l'Académie française en 1918, homme politique depuis 1870, anticlérical convaincu (dès 1876, député radical-socialiste (anti-collectiviste) du XVIIIe arrondissement, a très tôt mis à son programme la séparation de l'Eglise et de l'Etat), anti-colonialiste, dreyfusard de la première heure – il est l’inventeur du terme « Intellectuels » pour désigner ceux de son « camp » (directeur politique de L'Aurore, il publiera en 1898 le J'accuse de Zola) , est une de ces belles figures de la IIIe République, universaliste, tolérante, qui symbolise au mieux l'esprit de justice et de progrès social associé à la gauche française.

Pour nos automatismes fin XXe-début XXIe siècles, ce progressiste ne semble pouvoir être soupçonné d'aucun préjugé à l'égard des enfants d'Israël.

Aussi, quand on lit ces récits, mêlant fiction et reportage, rassemblés sous le titre Au pied du Sinaï et publiés au moment même où la haine anti-juive, retrouvant une certaine jeunesse sous le nom d'anti-sémitisme se donne libre cours en France métropolitaine et dans les départements français d'Algérie[1], s'attend-on à rencontrer essentiellement pittoresque, drôlerie, gravité même, mais s'enlevant sur un fond de sympathie générale qu'on admet tout-à-fait pouvoir être nuancée de persiflage – style et réalisme obligent...

Quelle surprise alors de rencontrer sous la plume de Clemenceau des thèmes et des enchaînements qui nous paraissent, aujourd'hui, appartenir au pathos des autres, de ceux qui n'ont jamais admis la citoyenneté française comme contrat et lui préfèrent le sang et la terre, de ceux qui désirent un corps social fantasmé comme unité organique homogène, de ceux qui haïssent l'étranger indigeste : les ennemis jurés de la République, les antisémites.

Quel fiel inattendu chez ce progressiste patenté, encore si fortement christianisé...

L'argent en trop grande quantité, maladie et tentation juive, non seulement éloigne de soi, aliène (comme disait le pauvre jeune Marx, à l'époque où il s'apprêtait à publier l'infâme et simpliste Question juive), mais déshumanise ; le baron Moïse de Goldschlammbach, mi-Rothschild, mi-Hirsch, sans propos, désincarné, dont les généreuses contributions à d'innombrables œuvres charitables et institutions religieuses sont frappées de nullité, parce qu'elles ne lui coûtent, au fond, rien (p. 9)... Pur « pharisaïsme », comprendre hypocrisie (p. 10). Seule la chair souffrante ramène, mais trop tard, à la communauté des hommes. Le baron Moïse se rapproche de ses « semblables » au moment où, après s'être imposé un jeûne prolongé, frappé de folie, il vole un pain (cum panem : compagnon, disciple de Jésus, avec qui on partage le pain...) et meurt d'avoir éprouvé la Présence réelle sous l'espèce de la faim (p. 26).

Le Juif traditionnel est « crasseux » (pp. 72-73, p. 84, p. 91) ; il est l'incarnation du « pharisaïsme odieux à Jésus » (p. 65) ; il est habité par le « fanatisme talmudique » (p. 30). Les Juifs, même pauvres, distinguent les moins pauvres d'entre eux, « [des] richards... [pouvant] bien posséder un capital d'un millier de francs » devant qui ils s'inclinent, et les autres, qu'ils maltraitent, comme Schlomé le batailleur. Etrange témoignage – « C'est une histoire véridique que je vais raconter. Je l'ai écrite sous la dictée d'un témoin... » (p. 27) –, plein d'erreurs ou d'invraisemblances : Schlomé, pauvre père de famille nombreuse, est enrôlé de force dans les armées du tsar à la place d'un autre Juif, un « nanti » ayant pu s’offrir sa dispense, quand seul un célibataire peut être considéré pour cet échange (avec son accord et contre dédommagement), selon la Loi rabbinique (p. 32). « Comment s'exposer à sacrifier quelqu'un de ces richards qui possédaient jusqu'à cinq ou six cents francs de capital ? » (idem). Déclaré observant[2], Schlomé porte, sous son châle de prière, un sabre le jour du Kippour, où porter quoi que ce soit est rigoureusement proscrit, où apporter même un schofar, s’il ne s’en trouve pas un dans l’enceinte où doit se tenir le service, est interdit, et le brandit en pleine synagogue pour obtenir justice, etc.

Cela doit suffire à mettre en question quelques uns de nos automatismes d'enchaînements culturels-politiques : ils ont une histoire…

Il faut commencer par rappeler que Clemenceau, venu de l’extrême-gauche non collectiviste, et qui avait souffert dans sa carrière politique d'être régulièrement associé, c’est-à-dire accusé d’être « vendu », à la « finance juive » par la presse ultra-nationaliste (notamment La Libre Parole de Drumont et La Cocarde de Maurice Barrès) à l'occasion du scandale de Panama[3] cela lui vaudra un duel avec Paul Déroulède[4] , n'hésitera pourtant pas à s'engager aux côtés de Zola, de Bernard Lazare et des frères Reinach pour défendre Dreyfus. Un anti-capitaliste légaliste et des Juifs modernistes, des Israélites ! Compagnie fort intéressante.

Un anti-capitaliste, on croit savoir ce que c'est : un adversaire résolu de cette grande machine acéphale et glaciale qui isole les hommes, les broie, leur ferme le cœur et leur fait perdre jusqu'au sentiment d'appartenance, à une famille, à une classe, à une nation, à l'espèce même.

Mais qu'est-ce qu'un Israélite ? Un Juif français fier, émancipé, un citoyen à part entière, désireux de souscrire à toutes ses obligations civiques, qui a, avantageusement à ses yeux dessillés par la Civilisation, échangé l'appartenance à une nation, certes en exil, mais dotée de son droit, de ses tribunaux, de sa langue d’étude et de culte, de ses coutumes et de ses docteurs, nation de petite taille, il est vrai, particulariste[5] et pratiquant l’endogamie, contre la pleine appartenance à la République française universaliste, convaincu qu'il n'y a là ni perte[6] ni trahison, bien au contraire, grand et décisif progrès : la République française, selon l’Israélite, accomplit le judaïsme (dont la tâche est désormais achevée[7]) tel qu'en lui-même l'enquête historique le révèle, dans la pureté de l'inspiration des Prophètes, une fois mis à part les ajouts et déformations « intéressées » des rabbins[8].

Un Israélite est donc un Juif partisan de la confessionnalisation[9] de sa tradition, de sa déterritorialisation imaginaire – il ne se considère plus en Exil, a abandonné la référence à Jérusalem et à la « Terre sainte », rejette le sionisme naissant de Herzl et se rit des interdits alimentaires, archaïsmes ou tabous ; plus techniquement, un Juif qui a milité pour l’introduction de l’orgue et la suppression de la séparation entre hommes et femmes dans la synagogue, où le français a remplacé l’hébreu comme langue d’un service raccourci, dans lequel la cantillation n’a évidemment plus sa place, etc. – et de sa reterritorialisation « concrète » dans l’Hexagone. Israélite renvoie délibérément à la période d’avant la conquête du pays de Canaan, d’avant l’installation en Judée : l’Israélite est un patriote.

Inversement, qu'est-ce qu'un Juif, sinon un esprit étroit et borné, un retardataire, un ami des Ténèbres, un ingrat persistant à se tenir à l’écart, en un mot, un fanatique. Une sorte de sophiste, un coupeur de cheveux en quatre, mieux un métèque[10]. Décidément infréquentable pour un fils des Lumières.

Un anti-capitaliste qui se respecte n’aime pas les banquiers, Juifs ou pas – mais un banquier israélite, mutant difficilement classable ? Et Zola a écrit L’Argent, mais aussi Paris (1898), qui raconte à sa façon le scandale de la Compagnie de Panama[11]…

Et les Israélites ? Eh ! bien ! Banquiers, professeurs ou artistes, anarchistes, modérés ou même franchement de droite, ils partagent les préventions « éclairées » de Clemenceau, ne souffrent pas les « Juifs », ne veulent pas avoir de commerce avec eux, ne veulent pas être confondus avec eux[12]


*


A suivre…

Notes :


[1] Des émeutes meurtrières – auxquelles participent colons enragés contre le « traître » Dreyfus et le décret Crémieux de 1870 accordant la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie, et certains « indigènes » en mal d’« assimilation [!] – à Alger en 1896 et 1898, à Oran en 1897, l’élection de plusieurs députés sous l’étiquette « antisémite » en 1898, notamment celle de Drumont, l’auteur de La France Juive… Voir, à ce propos, le roman d'Abraham H. Navon, Joseph Perez (L’Arbre de Judée, Les Belles Lettres, 1999), notamment le chapitre XIX.

[2] Observant, de préférence à croyant, puisqu’il est essentiellement question de suivre les prescriptions positives et négatives d’une Loi aimée pour elle-même et réputée « parfaite », de l’étudier pour mieux les suivre, moins de se soucier de son origine (sauf pour les plus savants et les plus aguerris, et encore, avec précaution), souci qui ne dispense l’observant ni d’accomplir ni d’inaccomplir…

[3] En 1888, la Compagnie Universelle du Canal Interocéanique de Panama, fondée par Ferdinand de Lesseps, était au bord de la faillite. Pour lancer un emprunt destiné à la renflouer, la Compagnie avait besoin de l'autorisation du Parlement. La Chambre des Députés la lui accorda avec beaucoup de réticence, mais la mauvaise publicité entraînée par les débats fit capoter l'affaire et la Compagnie fut mise en liquidation en 1889.

L'enquête judiciaire qui suivit établit que des parlementaires (le nombre de 150 circula avec insistance) avaient accepté des dessous-de-table pour apporter leur vote au projet. Un ancien ministre des Travaux Publics, Charles Baïhaut, fut ainsi condamné à cinq ans de prison après avoir admis la réalité de la charge.

La corruption avait été organisée par le baron (juif) Jacques de Reinach, financier, qui mettra apparemment fin à ses jours en 1892, et par deux personnages louches (juifs), Léopold Aaron dit Arton et Cornélius Hertz, auquel Clemenceau était associé : J. de Reinach était actionnaire de son journal, La Justice et on accusa Clemenceau d'avoir, par l’intermédiaire de Reinach, reçu de l'argent des Anglais pour combattre l'agitation en faveur du général Boulanger, héros de la droite anti-républicaine. D'après l’Encyclopaedia Britannica.

[4] Paul Déroulède (1846-1914), militaire ayant participé à la répression de la Commune, poète, dramaturge, romancier, Boulangiste, chantre de la droite ultra-nationaliste et revancharde (i.e. anti-allemande), auteur des Chants du Soldat (recueil dans lequel figure le célèbre Clairon : « Le ciel est bleu, la route est large, le clairon sonne la charge, c’est un rude compagnon… »), des Nouveaux Chants du Soldat et co-fondateur de la Ligue des Patriotes (1882), à laquelle appartiendront un temps Victor Hugo, Félix Faure et Gambetta

Le duel au pistolet se terminera bien : aucune des balles tirées n’ayant atteint sa cible.

[5] « Aman [fils de Hammedeta, l’Agaguite] dit au roi Assuérus : ‘Il y a un peuple dispersé et [vivant] à part au milieu des peuples… [ses] lois diffèrent de [celles de] tous les peuples’… », Livre d’Esther, III, 8.

[6] Question délicate entre toutes que celle de la « perte », bien difficile à trancher : notons simplement qu’en abandonnant les marquages symboliques de sa tradition et les comportements qu’ils commandent, en choisissant l’« esprit » contre la « lettre », l’Israélite perd le contact avec un certain enracinement de l’oralité dans le corps, avec la matérialité du signifiant et déplace décisivement l’attention vers le contenu imaginaire des récits qui « justifiaient » ces marquages, leur « véracité », c’est-à-dire leur conformité à un référent réel (historique, sociologique, scientifique) étant désormais soumise à examen critique, et leur « valeur » pédagogique s’en trouvant méconnue ou oubliée…

[7] Un peu à la manière des hégéliens et post hégéliens estimant, au début du XIXe siècle, que le christianisme a accompli sa tâche en Allemagne, qui était d’éduquer les peuples Germains en temps d’obscurité, c’est-à-dire pendant les longs siècles d’inexistence politique autonome, et qu’il appartient désormais à la Philosophie, non seulement de dire la vérité de la religion, de toutes les religions, mais surtout de prendre le relais. A la fin du XIXe siècle, la souveraineté politique acquise, certains hégéliens, dits « de gauche », considéreront que l’Etat est mieux armé pour prolonger cette œuvre pédagogique…

[8] « 'Je suis juif infiniment peu, je suis bibliste' » (James Darmesteter, cité par S. Reinach)... Comme Renan, Darmesteter condamnait la loi mosaïque qui, à ses yeux, entraînait l'isolement des Juifs et même leur obscurantisme. Ce qui pour lui était source de progrès dans le judaïsme... c'était l'éthique généreuse et universaliste qu'il découvrait dans l'enseignement des Prophètes... La Révolution ‘réussit à briser la barrière de séparation entre le Juif et le Chrétien' ; on pouvait dès lors considérer que la tâche des Juifs était achevée et que, par conséquent, le peuple juif cesserait d'avoir une histoire séparée. Depuis l'Emancipation, 'il n'y a plus de place pour une histoire des juifs en France ; il n'y a plus qu'une histoire du judaïsme français, comme il y a une histoire du calvinisme ou du luthérianisme français, rien d'autre et rien de plus. » Michael R. Marrus, Les juifs de France à l'époque de l'affaire Dreyfus, préface de P. Vidal-Naquet, Calmann-Lévy (1972), pp. 126-127.

James Darmesteter (1849-1894), Juif lorrain, normalien, philologue, orientaliste (spécialiste de l’iranien ancien), enseignant au Collège de France puis directeur d'Ètudes à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, élève de Renan, est le grand théoricien de l'assimilation des Juifs dans la nation française. Il est le frère du philologue Arsène Darmesteter (1846-1888).

[9] Selon l’expression de Dominique Schnapper, Juifs et Israélites, Paris, Gallimard, 1980.

[10] Du grec metoïkos : étranger établi à demeure dans une ville grecque, astreint à certaines redevances, outre le paiement des impôts ordinaires, sans avoir droit de cité. A la condition d'avoir un patron, citoyen désireux de répondre de lui, il était protégé par la loi dans le libre exercice de son commerce ou de son industrie...

[11] « Le roman s'inspirait du krach [...] de la Compagnie de Panama, dont l'agent financier était le baron Jacques de Reinach... Le parallèle entre l'affaire et l'intrigue romanesque a occulté le fait que Joseph, Salomon et Théodore [Reinach] servirent, mutatis mutandis, de modèles aux personnages du romancier. Thomas, Antoine... et François ». Hervé Duchêne, Emile Zola, Ernest Bersot, Salomon Reinach, Notre Ecole Normale, Paris, Les Belles Lettres, 1994, p. 44.

[12] Voir, à ce propos, le très éclairant ensemble romanesque de Jacob Lévy [un pseudonyme…], Les Pollacks, Les Demi-Juifs, les Doubles-Juifs, les Chrétiens (1925-1928), Paris, L’Arbre de Judée/Les Belles Lettres, 1999.


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Illustration :


Dinner at Haddo House, Alfred Edward Emslie, Londres National Portrait Gallery. © Superstock.



Portraits de Juifs fin de siècle… [1] © copyright 2000-2011 Richard Zrehen

2 commentaires:

david dornbusch a dit…

Bonjour

je ne peux que recommander, bien meilleur et bien plus significatif d'une époque, "Osiris mecene juif nationaliste francais" de Dominique Jarrassé

David Dornbusch

Unknown a dit…

Je ne connais pas cet ouvrage (pas plus que son auteur), que je te remercie de porter à ma connaissance, mais je m'empresse de préciser ceci : le livre de Clemenceau est un bon livre, l'auteur a une belle plume et ses récits sont souvent assez drôles. Ce sont d'abord ses qualités littéraires, et pas seulement sa valeur de témoignage du Zeitgeist, qui m'ont décidé à le republier. L'avant-propos est une tentative de mise en contexte, pas une incrimination...