mardi 15 avril 2008

Promotion de printemps (1)


Voici 2 beaux livres, intelligents et clairs, qui me paraissent mériter l’attention – j’en suis l’éditeur…

1) Michel Henry, par Paul Audi, Figures du Savoir n° 38 / Les Belles Lettres, 2006. – Monographie consacrée aux thèmes et concepts majeurs d’un phénoménologue de premier plan, penseur de l'immanence, traduit en 11 langues et assez méconnu en France.




4e de couverture :

Michel Henry (1922-2002), philosophe et romancier, appartient à la famille des phénoménologues « sans monde » (avec Levinas, et peut-être Derrida), que l’on pourrait opposer à celle des phénoménologues « du monde » (Heidegger, Merleau-Ponty).
Reprochant aux systèmes philosophiques d’oublier l’essentiel de la vie, Michel Henry élabore une « phénoménologie de la vie » qui entend ne pas trahir son mode de manifestation, qui reste dans cette sphère d’immanence où la vie apparaît comme ce qui se sent soi-même. Comprendre le « Moi » et les phénomènes du monde à partir du « vivre » et de son auto-affection, tel est le vrai ressort de cette œuvre dense et rigoureuse.
On se propose ici d’en restituer le mouvement, depuis l’Essence de la manifestation jusqu’à Paroles du Christ en passant notamment par Marx, Généalogie de la psychanalyse et Voir l’invisible. Sur Kandinsky, et d’expliciter certains de ses thèmes majeurs : la duplicité de l’apparaître ; la vie en tant qu’autorévélation dynamique et pathétique ; l’auto-affection comme essence de l’affectivité ; le corps ; l’ipséité du sujet ; le rapport à l’Autre ; l’immanence.
En conclusion, on fait le point sur la trajectoire parcourue par cette philosophie, partie d’une révélation phénoménologique pour aboutir à une Révélation religieuse. En quoi la rencontre d’Henry avec la « vérité du christianisme » demeure-t-elle de nature philosophique ? Penser « l’essence de la manifestation » permet-il d’emprunter d’autres chemins que ceux qui conduisent au seuil de la foi ? On proposera un début de réponse et quelques perspectives.

Prix : 19 €

*

2) Ruyer, par Fabrice Colonna, Figures du Savoir n° 39 / Les Belles Lettres, 2007. Monographie consacrée à un métaphysicien d'exception, grand penseur du vivant, injustement oublié – jusqu’à Nancy, où il a longtemps enseigné, où une salle de l’université porte pourtant son nom.


4e de couverture :

Raymond Ruyer (1902-1987), philosophe situé à l’intersection des sciences et de la métaphysique, comme Bergson mais à distance de lui, voit son œuvre entourée par un étrange silence, exception faite de La Gnose de Princeton.
Ruyer a développé une philosophie générale de la biologie (Éléments de psycho-biologie, La Genèse des formes vivantes) ; l’étude de l’invention des formes de la vie l’a conduit à une théorie de la causalité biologique, contestant le discours génétique. Parallèlement, il a cherché à tirer toutes les conséquences théoriques des révolutions de la physique du XXe siècle, notamment de la mécanique quantique, en construisant le finalisme qu’elles appellent.
Réflexions inséparables d’une méditation ample, englobant une théorie de la conscience et du cerveau (La Conscience et le Corps), une philosophie de la valeur, une critique de l’utopie (L’Utopie et les Utopies) et l’une des grandes théologies rationnelles du XXe siècle (Dieu des religions, Dieu de la science).
Élaborer un panpsychisme conséquent, dans l’héritage de Leibniz, tel a été l’objectif de ce philosophe à la langue toujours claire, qui a parcouru l’ensemble des savoirs de son temps.
Forte d’une vingtaine de livres et de plus d’une centaine d’articles, cette œuvre qui a influencé Merleau-Ponty et Deleuze, mérite qu’on s’y arrête. Le présent ouvrage expose pour la première fois la pensée de Ruyer dans son ensemble, depuis les grands traités du milieu de siècle comme Néo-finalisme jusqu’au manuscrit inédit de 1983, L’Embryogenèse du monde et le Dieu silencieux, et espère lui restituer son unité et sa signification propres.

Prix : 19 €

Aucun commentaire: