En juillet 1922, la Société des Nations accorde un Mandat au Royaume-Uni sur la Palestine avec pour mission de « mettre le pays dans des conditions politiques, administratives et économiques telles qu’y soit rendu possible l’établissement du Foyer national Juif [selon les termes de la « Déclaration Balfour » de 1917] ». Peu après, le gouvernement britannique décide de retirer 78% du territoire couvert par son Mandat [dont la moitié, à peu près, est « destinée » à ce Foyer national Juif] et crée la Transjordanie qui deviendra, en 1946, la Jordanie… Le 16 septembre 1922, la Société des Nations, suivant les recommandations de Lord Balfour [!] avalise cette décision…
En 1947, le gouvernement britannique renonce à son Mandat, se disant « incapable de parvenir à une solution acceptable par les Arabes et les Juifs », les Arabes, menés par Haj Amin Al-Husseini, le Grand Mufti de Jérusalem, ne voulant pas entendre parler de souveraineté juive sur une quelconque partie de la Palestine et l’ayant démontré violemment, dès avant l’octroi du Mandat (en 1920, à Jérusalem, en 1921, à Jaffa, en 1929, à Hébron, Jérusalem, Safed et Tel-Aviv, en 1936, etc.).
L’Organisation des Nations Unies, qui vient d’être créée pour prendre la suite de la Société des Nations, discréditée, accepte de mettre un terme au Mandat britannique, nomme une commission « neutre » pour étudier le problème et, après ajustement, vote le 29 novembre 1947, en assemblée générale, la « résolution 181 » qui prévoit la division du pays en 2 Etats, l’un Arabe, l’autre, Juif, Jérusalem devant devenir « ville internationale » directement administrée par les Nations Unies, division qui doit prendre effet au jour même du retrait britannique, le 15 mais 1948.
33 Etats approuvent ce plan : Afrique du Sud, Australie, Belgique, Bolivie, Brésil, République socialiste de Biélorussie, Canada, Costa-Rica, Danemark, République Dominicaine, Equateur, France, Guatemala, Haïti, Islande, Libéria, Luxembourg, Nouvelle-Zélande, Nicaragua, Norvège, Panama, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Suède, Tchécoslovaquie, République socialiste d’Ukraine, USA, URSS, Uruguay, Venezuela.
13 Etats le rejettent : Afghanistan, Arabie Saoudite, Cuba, Egypte, Grèce, Inde, Iran, Irak, Liban, Pakistan, Syrie, Turquie, Yémen.
10 Etats s’abstiennent : Argentine, Chili, Chine, Colombie, Ethiopie, Honduras, Mexique, Royaume-Uni (et Irlande du Nord), Salvador, Yougoslavie.
La Thaïlande ne prend pas part au vote.
En 1947, le gouvernement britannique renonce à son Mandat, se disant « incapable de parvenir à une solution acceptable par les Arabes et les Juifs », les Arabes, menés par Haj Amin Al-Husseini, le Grand Mufti de Jérusalem, ne voulant pas entendre parler de souveraineté juive sur une quelconque partie de la Palestine et l’ayant démontré violemment, dès avant l’octroi du Mandat (en 1920, à Jérusalem, en 1921, à Jaffa, en 1929, à Hébron, Jérusalem, Safed et Tel-Aviv, en 1936, etc.).
L’Organisation des Nations Unies, qui vient d’être créée pour prendre la suite de la Société des Nations, discréditée, accepte de mettre un terme au Mandat britannique, nomme une commission « neutre » pour étudier le problème et, après ajustement, vote le 29 novembre 1947, en assemblée générale, la « résolution 181 » qui prévoit la division du pays en 2 Etats, l’un Arabe, l’autre, Juif, Jérusalem devant devenir « ville internationale » directement administrée par les Nations Unies, division qui doit prendre effet au jour même du retrait britannique, le 15 mais 1948.
33 Etats approuvent ce plan : Afrique du Sud, Australie, Belgique, Bolivie, Brésil, République socialiste de Biélorussie, Canada, Costa-Rica, Danemark, République Dominicaine, Equateur, France, Guatemala, Haïti, Islande, Libéria, Luxembourg, Nouvelle-Zélande, Nicaragua, Norvège, Panama, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Suède, Tchécoslovaquie, République socialiste d’Ukraine, USA, URSS, Uruguay, Venezuela.
13 Etats le rejettent : Afghanistan, Arabie Saoudite, Cuba, Egypte, Grèce, Inde, Iran, Irak, Liban, Pakistan, Syrie, Turquie, Yémen.
10 Etats s’abstiennent : Argentine, Chili, Chine, Colombie, Ethiopie, Honduras, Mexique, Royaume-Uni (et Irlande du Nord), Salvador, Yougoslavie.
La Thaïlande ne prend pas part au vote.
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Le 14 mai 1948 (5 Iyyar 5708), David Ben Gourion proclame l’indépendance de l’Etat d’Israël.
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Dans la nuit, les armées de 5 des Etats membres de la Ligue Arabe (Egypte, Irak, Liban, Syrie, Transjordanie), formée à l’initiative des Britanniques en 1945, renforcées par des contingents saoudiens et yéménites, envahissent le tout jeune Etat …
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8 mai 2008, l’Etat d’Israël s’apprête à célébrer le 60e anniversaire de son indépendance.
Dans un article non signé [reproduisant mot pour mot une dépêche Reuters écrite à Gaza, le 6 mai 2008, par Rebecca Harrison], intitulé « Moshe et Akram, les deux visages d’Israël », Nice-Matin écrit : « Comme l’Etat d’Israël, Moshe Feist et Akram al Chamall fêtent cette année leurs 60 ans. Mais leur communauté de destin s’arrête pratiquement là.
Pour Moshe, un israélien, cet anniversaire est l’occasion de s’enorgueillir des réalisations de l’Etat juif. Pour Akram [de nationalité non précisée à cet endroit de l’article], c’est le moment de se souvenir de la Nakba (Catastrophe) qui a vu la création d’Israël s’accompagner de l’exode de plus de 700 000 Palestiniens. »
Nakba ? Catastrophe ? Nom « palestinien », adopté par tout le monde arabe, de la naissance de l’Etat d’Israël ?
Dans un article non signé [reproduisant mot pour mot une dépêche Reuters écrite à Gaza, le 6 mai 2008, par Rebecca Harrison], intitulé « Moshe et Akram, les deux visages d’Israël », Nice-Matin écrit : « Comme l’Etat d’Israël, Moshe Feist et Akram al Chamall fêtent cette année leurs 60 ans. Mais leur communauté de destin s’arrête pratiquement là.
Pour Moshe, un israélien, cet anniversaire est l’occasion de s’enorgueillir des réalisations de l’Etat juif. Pour Akram [de nationalité non précisée à cet endroit de l’article], c’est le moment de se souvenir de la Nakba (Catastrophe) qui a vu la création d’Israël s’accompagner de l’exode de plus de 700 000 Palestiniens. »
Nakba ? Catastrophe ? Nom « palestinien », adopté par tout le monde arabe, de la naissance de l’Etat d’Israël ?
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Le terme de « Nakba » apparaît pour la première fois dans un livre de George Habib Antonius, The Arab Awakening : The Story of the Arab National Movement, publié à Londres par H. Hamilton, en 1938, pendant la « révolte arabe » (1936-1939), soulèvement conduit par le Haut Comité Arabe (présidé par le Grand Mufti de Jérusalem) contre les Britanniques – et protestation contre l’émigration juive dans la Palestine du Mandat.
De parents grecs orthodoxes, George Habib Antonius (1891-1941), élevé en Egypte et ayant fait ses études en Angleterre, est le premier a avoir consacré un ouvrage au nationalisme arabe, ce qui a longtemps fait de lui l’« historien » de référence sur le sujet pour le monde « académique » anglais et américain.
De parents grecs orthodoxes, George Habib Antonius (1891-1941), élevé en Egypte et ayant fait ses études en Angleterre, est le premier a avoir consacré un ouvrage au nationalisme arabe, ce qui a longtemps fait de lui l’« historien » de référence sur le sujet pour le monde « académique » anglais et américain.
George Habib Antonius a commencé sa carrière comme fonctionnaire du Mandat britannique en Palestine, au département « Education ». Il semble avoir découvert la « grande » politique au milieu des années 1920, lors d’un séjour officiel en Arabie en tant qu’interprète d’un diplomate, sir Gilbert Clayton, envoyé par le gouvernement britannique pour « sonder » les dirigeants du pays.
Bientôt, pourtant, un désaccord avec son Administration l’amène à envisager d'abandonner ses fonctions. Le journalisme le tenterait mais avec une audience qui dépasserait la région, ce pourquoi il refuse de rejoindre le grand quotidien du Caire que dirige son beau-père : devenir correspondant pour la presse étrangère lui conviendrait.
En janvier 1930, Vincent Sheean, journaliste américain, lui suggère plutôt de « couvrir » le Moyen-Orient pour le nouvel Institut de Relations Internationales fondé en 1925 par Charles R. Crane, The Institute of Current World Affairs, qui a pour objectif « d’offrir à des personnalités prometteuses la possibilité d’acquérir une connaissance approfondie d’un sujet, d’un pays ou d’une région hors les USA et de faire partager cette connaissance à un public large » : « C’est… financièrement, mais pas seulement, bien plus intéressant qu’un travail de correspondant : c’est digne, important et le travail est utile…
Bientôt, pourtant, un désaccord avec son Administration l’amène à envisager d'abandonner ses fonctions. Le journalisme le tenterait mais avec une audience qui dépasserait la région, ce pourquoi il refuse de rejoindre le grand quotidien du Caire que dirige son beau-père : devenir correspondant pour la presse étrangère lui conviendrait.
En janvier 1930, Vincent Sheean, journaliste américain, lui suggère plutôt de « couvrir » le Moyen-Orient pour le nouvel Institut de Relations Internationales fondé en 1925 par Charles R. Crane, The Institute of Current World Affairs, qui a pour objectif « d’offrir à des personnalités prometteuses la possibilité d’acquérir une connaissance approfondie d’un sujet, d’un pays ou d’une région hors les USA et de faire partager cette connaissance à un public large » : « C’est… financièrement, mais pas seulement, bien plus intéressant qu’un travail de correspondant : c’est digne, important et le travail est utile…
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Charles Richard Crane (1868-1939), richissime américain, philanthrope, patron des Arts (il a, par exemple, subventionné l’Epopée slave d’Alphonse Mucha, suite de 20 toiles immenses dépeignant l’histoire des Tchèques et des Slaves, solennellement offertes à la ville de Prague en 1928), fils d’un magnat de l’Industrie (Plomberie) de Chicago, rêvant de jouer un rôle dans les Affaires Mondiales, entré en politique en 1912 aux côtés du Démocrate Thomas W. Wilson. Charles R. Crane qui utilise sa fortune à promouvoir les « révolutions » dans le monde, intéressé par le nationalisme slave, la Tchécoslovaquie, la Russie, le Moyen-Orient (il a financé les premières explorations pétrolières en Arabie et au Yémen et œuvré décisivement pour que les USA obtiennent leurs premières concessions dans ces pays), la Chine (il y sera ambassadeur de 1920 à 1921).
En 1919, Charles R. Crane et Henry C. King (théologien et président du Oberlin College) sont nommés par le président Wilson pour diriger une commission chargée d’enquêter sur la situation des parties de l’Empire ottoman promises à partition. La Commission Crane-King visite notamment le Liban, la Palestine et la Syrie et, après s’être entretenue avec les notables locaux conclut, dans les termes de Henry King, que « le Moyen-Orient n’est pas prêt pour l’indépendance mais qu’une administration coloniale ne serait pas une bonne solution. Mieux vaudrait que les USA prennent le contrôle de la région, seule puissance en qui on puisse avoir confiance pour conduire les peuples vers l’auto-subsistance et l’indépendance…
Et encore : « La majorité des “Syriens’’ [c’est-à-dire les habitants de la “Grande Syrie’’, comprenant aussi le Liban et la Palestine] est opposée à l’établissement d’un Etat juif… Seule la force permettrait d’en fonder un viable… Aussi faut-il écarter cette hypothèse… »
Wilson malade, bientôt mourant le rapport est vite enterré par le Département d’Etat ; il ne sera rendu public qu’en 1922 – et ses recommandations ne seront pas suivies... Entre-temps, le Royaume-Uni aura reçu un Mandat sur la Mésopotamie (Palestine et Irak), et la France, un Mandat sur la Syrie et le Liban (Traité de Versailles, 28 juin 1919).
En 1919, Charles R. Crane et Henry C. King (théologien et président du Oberlin College) sont nommés par le président Wilson pour diriger une commission chargée d’enquêter sur la situation des parties de l’Empire ottoman promises à partition. La Commission Crane-King visite notamment le Liban, la Palestine et la Syrie et, après s’être entretenue avec les notables locaux conclut, dans les termes de Henry King, que « le Moyen-Orient n’est pas prêt pour l’indépendance mais qu’une administration coloniale ne serait pas une bonne solution. Mieux vaudrait que les USA prennent le contrôle de la région, seule puissance en qui on puisse avoir confiance pour conduire les peuples vers l’auto-subsistance et l’indépendance…
Et encore : « La majorité des “Syriens’’ [c’est-à-dire les habitants de la “Grande Syrie’’, comprenant aussi le Liban et la Palestine] est opposée à l’établissement d’un Etat juif… Seule la force permettrait d’en fonder un viable… Aussi faut-il écarter cette hypothèse… »
Wilson malade, bientôt mourant le rapport est vite enterré par le Département d’Etat ; il ne sera rendu public qu’en 1922 – et ses recommandations ne seront pas suivies... Entre-temps, le Royaume-Uni aura reçu un Mandat sur la Mésopotamie (Palestine et Irak), et la France, un Mandat sur la Syrie et le Liban (Traité de Versailles, 28 juin 1919).
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Début 1930, George Habib Antonius se met en disponibilité, se rend à New York, rencontre Charles R. Crane et devient « Fellow » du ICWA. Ses obligations : faire des recherches, écrire un livre et accompagner C. R. Crane dans ses tours annuels du Moyen-Orient.
Les années qui suivent, G. H. Antonius s’informe, entretient une correspondance avec des historiens et des orientalistes, donne des conférences à l’université, projette d’éditer un Lexique arabe ou encore de fonder un Institut d’Etudes Arabes, et met son livre en chantier.
En 1936, C. R. Crane apprend que Columbia University a un poste à pourvoir, Richard Gottheil, professeur d’Etudes sémitiques, venant de décéder. Il écrit aussitôt une lettre à Nicholas M. Butler, président de l’Université, dans laquelle il propose la candidature de G. H. Antonius.
Extraits : « … Il vient d’une bonne famille grecque mais dit… avoir toujours parlé arabe et français… Il est diplômé d’Oxford et de la Sorbonne. Son anglais est pratiquement du meilleur Oxford… Et, n’étant ni juif ni arabe, il n’est pas influencé par des considérations raciales et ses appréciations sont objectives… »
G. H. Antonius n’est pas diplômé de la Sorbonne ou d’Oxford, au plus a-t-il un baccalauréat en Sciences Mécaniques de Cambridge… Néanmoins, Nicholas M. Butler le nomme « visiting professor » pour l’année universitaire 36-37. G. H. Antonius se fait tirer l’oreille, la vie universitaire ne l’attire pas, la veuve de Gottheil, appuyée par certains de ses anciens élèves juifs, fait valoir auprès de N. M. Butler qu’il a la réputation d’être un propagandiste arabe dans les cercles sionistes, et le président de Columbia finit par retirer son invitation.
En 1938 paraît enfin le grand œuvre, The Arab Awakening : The Story of the Arab National Movement. Extrait de la préface : « J’ai entrepris de mener ma tâche à bien dans un esprit d’équité et d’objectivité et, bien qu’approchant le sujet sous un angle arabe, de parvenir à des conclusions non partisanes ».
En janvier 1939, G. H. Antonius arrive à Londres, pour servir de Secrétaire à la Délégation arabe devant participer à la Table-Ronde sur l’avenir de la Palestine…
En 1941, on le retrouve à Bagdad, où il évolue dans l’entourage du Grand Mufti de Jérusalem, pour lequel il ne cache pas son admiration, et qui a déjà noué des contacts avec l’Allemagne nazie ; Bagdad, où il finira bientôt ses jours.
Les années qui suivent, G. H. Antonius s’informe, entretient une correspondance avec des historiens et des orientalistes, donne des conférences à l’université, projette d’éditer un Lexique arabe ou encore de fonder un Institut d’Etudes Arabes, et met son livre en chantier.
En 1936, C. R. Crane apprend que Columbia University a un poste à pourvoir, Richard Gottheil, professeur d’Etudes sémitiques, venant de décéder. Il écrit aussitôt une lettre à Nicholas M. Butler, président de l’Université, dans laquelle il propose la candidature de G. H. Antonius.
Extraits : « … Il vient d’une bonne famille grecque mais dit… avoir toujours parlé arabe et français… Il est diplômé d’Oxford et de la Sorbonne. Son anglais est pratiquement du meilleur Oxford… Et, n’étant ni juif ni arabe, il n’est pas influencé par des considérations raciales et ses appréciations sont objectives… »
G. H. Antonius n’est pas diplômé de la Sorbonne ou d’Oxford, au plus a-t-il un baccalauréat en Sciences Mécaniques de Cambridge… Néanmoins, Nicholas M. Butler le nomme « visiting professor » pour l’année universitaire 36-37. G. H. Antonius se fait tirer l’oreille, la vie universitaire ne l’attire pas, la veuve de Gottheil, appuyée par certains de ses anciens élèves juifs, fait valoir auprès de N. M. Butler qu’il a la réputation d’être un propagandiste arabe dans les cercles sionistes, et le président de Columbia finit par retirer son invitation.
En 1938 paraît enfin le grand œuvre, The Arab Awakening : The Story of the Arab National Movement. Extrait de la préface : « J’ai entrepris de mener ma tâche à bien dans un esprit d’équité et d’objectivité et, bien qu’approchant le sujet sous un angle arabe, de parvenir à des conclusions non partisanes ».
En janvier 1939, G. H. Antonius arrive à Londres, pour servir de Secrétaire à la Délégation arabe devant participer à la Table-Ronde sur l’avenir de la Palestine…
En 1941, on le retrouve à Bagdad, où il évolue dans l’entourage du Grand Mufti de Jérusalem, pour lequel il ne cache pas son admiration, et qui a déjà noué des contacts avec l’Allemagne nazie ; Bagdad, où il finira bientôt ses jours.
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Retour à « Nakba », quasi universellement accepté comme synonyme de « création de l’Etat d’Israël en 1948 » : qu’en dit G. H. Antonius, voix on ne peut plus politiquement autorisée, dans son livre de 1938 ?
Page 312, il écrit : « L’année 1920 porte un nom maudit dans les Annales arabes : c’est l’année de la Catastrophe (Am al-Nakba). L’année du premier soulèvement armé pour protester contre les conditions d’après-guerre imposées par les Alliés aux Pays Arabes, année où des émeutes sérieuses ont eu lieu en Syrie, en Palestine et en Irak ».
Page 312, il écrit : « L’année 1920 porte un nom maudit dans les Annales arabes : c’est l’année de la Catastrophe (Am al-Nakba). L’année du premier soulèvement armé pour protester contre les conditions d’après-guerre imposées par les Alliés aux Pays Arabes, année où des émeutes sérieuses ont eu lieu en Syrie, en Palestine et en Irak ».
Quelles conditions, précisément ?
La séparation entre la Syrie et le Liban, sous contrôle français, et la Palestine, sous contrôle britannique. En effet, le gros des arabes de Palestine avait émigré du Liban et de Syrie au cours des 50 années précédentes, attiré par l’accroissement de l’activité économique entraîné par l’arrivée d’immigrants juifs. Ces « émigrés de l’intérieur » se considéraient comme des Syriens – les Syriens aussi les considéraient comme tels –, et ces arabes de Palestine étaient enflammés à l’idée qu’une frontière, tracée par des puissances coloniales au milieu de leur patrie, puisse séparer les Syriens du Nord des Syriens du Sud – qu’on appellerait, dans les années 1960, « Palestiniens »…
***
Le 6 mai 2008, on pouvait lire ceci sur le site de la chaîne de télévision franco-allemande Arte :
« 60 ans d’Israël. Le 14 mai 1948 (!) l'ONU décida de créer l'Etat d’Israël – contre la volonté des Palestiniens (!!). Ce fut le début des conflits (!!!) au Proche-Orient. ARTE propose une programmation exceptionnelle à l'occasion des 60 ans de la création de l'Etat d'Israël. »
« 60 ans d’Israël. Le 14 mai 1948 (!) l'ONU décida de créer l'Etat d’Israël – contre la volonté des Palestiniens (!!). Ce fut le début des conflits (!!!) au Proche-Orient. ARTE propose une programmation exceptionnelle à l'occasion des 60 ans de la création de l'Etat d'Israël. »
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Sources :
Jacques Derogy & Hesi Carmel, Histoire secrète d'Israël, Olivier Orban, 1978.
Michel Gurfinkiel, Le Roman d’Israël, Editions du Rocher, 2008.
Steven Plaut, « How 'Nakba' Proves There's No Palestinian Nation », Front Page Magazine/The Jewish Press, 6 mai 2008.
« Moshe et Akram, les deux visages d’Israël », Nice-matin, 8 mai 2008.
Khaled Abu Toameh, « Jordan bans 'Nakba' commemorations », The Jerusalem Post, 10 mai 2008.
The Insitute of Current Affairs, The Crane-Rogers Foundation, icwa.org
Martin Kramer, « Ambition, Arabism, and George Antonius » in Arab Awakening and Islamic Revival: The Politics of Ideas in the Middle East, ed. Martin Kramer (New Brunswick: Transaction, 1996), martinkramer.org
George Antonius, Wikipedia.
Charles R. Crane, Wikipedia.
Arte, arte.tv
Illustrations :
To the Wall, copyright Alain Bellaïche.
Mobile, copyright Patrick Jelin.
Jacques Derogy & Hesi Carmel, Histoire secrète d'Israël, Olivier Orban, 1978.
Michel Gurfinkiel, Le Roman d’Israël, Editions du Rocher, 2008.
Steven Plaut, « How 'Nakba' Proves There's No Palestinian Nation », Front Page Magazine/The Jewish Press, 6 mai 2008.
« Moshe et Akram, les deux visages d’Israël », Nice-matin, 8 mai 2008.
Khaled Abu Toameh, « Jordan bans 'Nakba' commemorations », The Jerusalem Post, 10 mai 2008.
The Insitute of Current Affairs, The Crane-Rogers Foundation, icwa.org
Martin Kramer, « Ambition, Arabism, and George Antonius » in Arab Awakening and Islamic Revival: The Politics of Ideas in the Middle East, ed. Martin Kramer (New Brunswick: Transaction, 1996), martinkramer.org
George Antonius, Wikipedia.
Charles R. Crane, Wikipedia.
Arte, arte.tv
Illustrations :
To the Wall, copyright Alain Bellaïche.
Mobile, copyright Patrick Jelin.
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