Voici un autre beau livre et un coffret qui me paraissent, eux-aussi mériter l’attention – j’en suis l’éditeur…
1) Berkeley, par André Scala, Figures du Savoir n° 40 / Les Belles Lettres, 2007. Monographie consacrée à un évêque curieux du monde et rigoureux, jusqu’à l’excentricité, dans ses considérations.
4e de couverture :
George Berkeley (1685-1753), Irlandais, anglican, évêque, philosophe atypique, est célèbre pour la formule esse est percipi : être c’est être perçu.
Cette formule signifie ceci : ce que nous appelons objet ou chose n’existe qu’en tant qu’il est perçu ; seul ce qui a un esprit ou une intelligence perçoit ; l’esprit ou l’intelligence ne perçoit que des idées ; donc ce que nous appelons chose ou objet est une idée qui n’existe que dans (pour) un esprit ou une intelligence qui le perçoit.
Identifier l’être et le perçu, rien n’est plus singulier dans l’histoire de la philosophie – même dans celle du sens commun : pour être perçu il faut bien être, d’abord.
Berkeley a laissé de nombreux essais, traités, dialogues philosophiques et sermons. Sa philosophie, appelée immatérialisme, est dirigée contre toutes les formes de matérialisme, en particulier celles qui croient en la substance matérielle. Si matière il y a, elle est un système de signes, un langage.
La puissance et la vigueur de sa pensée ont nourri bien des philosophes. Hume s’en est inspiré pour la critique des idées abstraites et Mill pour l’associationnisme. Emerson y a puisé l’articulation entre la philosophie et la pauvreté, la phénoménologie, des intuitions sur la conscience et le monde, Wittgenstein une philosophie du langage et Bergson la nature des idées.
La philosophie de Berkeley peut offrir à notre temps distrait, où le lien entre le perçu et le percevoir est lâche, des instruments de reconquête de l’attention et de la présence de l’esprit au monde.
Prix : 17 €
George Berkeley (1685-1753), Irlandais, anglican, évêque, philosophe atypique, est célèbre pour la formule esse est percipi : être c’est être perçu.
Cette formule signifie ceci : ce que nous appelons objet ou chose n’existe qu’en tant qu’il est perçu ; seul ce qui a un esprit ou une intelligence perçoit ; l’esprit ou l’intelligence ne perçoit que des idées ; donc ce que nous appelons chose ou objet est une idée qui n’existe que dans (pour) un esprit ou une intelligence qui le perçoit.
Identifier l’être et le perçu, rien n’est plus singulier dans l’histoire de la philosophie – même dans celle du sens commun : pour être perçu il faut bien être, d’abord.
Berkeley a laissé de nombreux essais, traités, dialogues philosophiques et sermons. Sa philosophie, appelée immatérialisme, est dirigée contre toutes les formes de matérialisme, en particulier celles qui croient en la substance matérielle. Si matière il y a, elle est un système de signes, un langage.
La puissance et la vigueur de sa pensée ont nourri bien des philosophes. Hume s’en est inspiré pour la critique des idées abstraites et Mill pour l’associationnisme. Emerson y a puisé l’articulation entre la philosophie et la pauvreté, la phénoménologie, des intuitions sur la conscience et le monde, Wittgenstein une philosophie du langage et Bergson la nature des idées.
La philosophie de Berkeley peut offrir à notre temps distrait, où le lien entre le perçu et le percevoir est lâche, des instruments de reconquête de l’attention et de la présence de l’esprit au monde.
Prix : 17 €
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2) Coffret Husserl & Heidegger + Présentation et mots-clés par Jean-Michel Salanskis, Figures du Savoir / Les Belles Lettres, 2008.
Extraits de l’Introduction :
Edmund Husserl (1859-1938), et Martin Heidegger (1889-1976) sont les deux pères fondateurs allemands de la Phénoménologie. Ce nom a été choisi par le premier pour désigner une nouvelle manière de philosopher, qui devait supplanter les anciennes manières et établir pour la première fois la philosophie comme « science rigoureuse ». Cette science se présenterait comme la « science des phénomènes » : Husserl voulait ramener toute réflexion philosophique « aux choses mêmes » ; c’est-à-dire, en substance, aux problèmes que nous pouvons nous poser à partir de notre accès authentique à ce sur quoi ils portent, à partir de notre expérience…
Heidegger, à l’origine de son travail au moins, dépeint l’existence humaine, ses comportements et affects typiques, et semble donc proposer, dans la continuité de Husserl, une philosophie quotidienne et concrète à certains égards : … Etre et temps peut être lu comme un roman retraçant les riches heures de l’expérience humaine. Dans la seconde partie de sa vie, l’accent principal de sa philosophie est en revanche une sorte de condamnation mélancolique et dédaigneuse de toute l’histoire de l’Occident, en même temps que de tout le cheminement de la philosophie et de la raison. Il les voit tous les deux comme pris dans une sorte de « faute » originelle qu’il appelle métaphysique : un tort fait à l’Etre…
Entre le premier et le second Heidegger, il y a eu l’adhésion du philosophe au nazisme…
Les deux volumes ici rassemblés (FdS n° 10, 1998, 2004, et FdS n° 1, 1997, 2003)… sont rédigés dans une optique principalement pédagogique : il s’agit de rendre compréhensible l’essentiel de la pensée de chacun des deux auteurs, dans une synthèse vivante qui reformule et reconstruit leurs idées en sorte de les rendre accessibles à un lecteur d’aujourd’hui, même peu connaisseur de philosophie.
Prix 21 €
Le Temps (Suisse) a consacré un article à ce coffret :
http://www.letemps.ch/livres/Critique.asp?Objet=5970
Edmund Husserl (1859-1938), et Martin Heidegger (1889-1976) sont les deux pères fondateurs allemands de la Phénoménologie. Ce nom a été choisi par le premier pour désigner une nouvelle manière de philosopher, qui devait supplanter les anciennes manières et établir pour la première fois la philosophie comme « science rigoureuse ». Cette science se présenterait comme la « science des phénomènes » : Husserl voulait ramener toute réflexion philosophique « aux choses mêmes » ; c’est-à-dire, en substance, aux problèmes que nous pouvons nous poser à partir de notre accès authentique à ce sur quoi ils portent, à partir de notre expérience…
Heidegger, à l’origine de son travail au moins, dépeint l’existence humaine, ses comportements et affects typiques, et semble donc proposer, dans la continuité de Husserl, une philosophie quotidienne et concrète à certains égards : … Etre et temps peut être lu comme un roman retraçant les riches heures de l’expérience humaine. Dans la seconde partie de sa vie, l’accent principal de sa philosophie est en revanche une sorte de condamnation mélancolique et dédaigneuse de toute l’histoire de l’Occident, en même temps que de tout le cheminement de la philosophie et de la raison. Il les voit tous les deux comme pris dans une sorte de « faute » originelle qu’il appelle métaphysique : un tort fait à l’Etre…
Entre le premier et le second Heidegger, il y a eu l’adhésion du philosophe au nazisme…
Les deux volumes ici rassemblés (FdS n° 10, 1998, 2004, et FdS n° 1, 1997, 2003)… sont rédigés dans une optique principalement pédagogique : il s’agit de rendre compréhensible l’essentiel de la pensée de chacun des deux auteurs, dans une synthèse vivante qui reformule et reconstruit leurs idées en sorte de les rendre accessibles à un lecteur d’aujourd’hui, même peu connaisseur de philosophie.
Prix 21 €
Le Temps (Suisse) a consacré un article à ce coffret :
http://www.letemps.ch/livres/Critique.asp?Objet=5970
2 commentaires:
Il vaut mieux mettre un lien html sur le mot "Le Temps" cela nous permet d'accéder directement au site plutôt que de nous obliger à recopier l'adresse URL.
Merci Richard pour toutes ces brillantes publications.
comment comander le livre hussrl-heideger
merci
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