… Les orateurs ont exalté la résistance et les auteurs d’attentats-suicides, et des petites filles ont lu des textes et des poèmes. »
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Wafa Idris ? Sous le titre « An Unusual New Palestinian 'Martyr': A Woman », James Bennett lui consacre un article dans le New York Times, le 31 janvier 2002.
Extraits :
« CAMP de RÉFUGIÉS d'AL AMARI, Cisjordanie… Voici quelques détails de la vie abrégée de Wafa Idris : … née dans un camp de réfugiés, incitée au militantisme par le premier soulèvement palestinien contre l'Israël, divorcée d’un mari déçu par son incapacité à avoir des enfants, devenue enragée en ramassant et raccommodant les Palestiniens blessés dans le conflit en cours.
Voici comment cette vie a fini : tôt dimanche matin [27 janvier], Mme [!] Idris, 28 ans, a apporté un jus de fruit à une nièce aimée, est ensuite allée à Jérusalem, où elle s'est fait exploser dans une zone commerciale du centre ville, à Jaffa Road, tuant un israélien et blessant de nombreuses autres personnes[1].
On ne sait toujours pas si Mme [!!] Idris avait l'intention de se tuer, ou de déposer la bombe et s'échapper[2]. Mais il est clair que Mme [!!!] Idris, un médecin [!!!!] bénévole, qui élevait des colombes et adorait les enfants [ ?], était décidée à tuer autant de civils israéliens qu’elle le pourrait, dans un des attentats les plus dévastateurs réalisés par une palestinienne…
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Sous le titre « Palestinians Hail a Heroine [sans guillemets]; Israelis See a Rising Threat », le Washington Post du 31 janvier 2002 consacre un article aux funérailles de Wafa Idris, dans lequel sont rapportés des propos de Rabeeha Thiab, dirigeante du Mouvement des femmes du Fatah : « Wafa a exprimé les sentiments de toutes les Palestiniennes qui ont voulu participer au combat contre l’occupation. Personne ne peut empêcher les femmes de participer à cette guerre pour la libération de la Palestine. »[3]
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James Bennet, lui, précise que « Khalil Idris [un des leaders du Fatah] et un de ses frères, Khaled [lui aussi membre du Fatah], sont particulièrement fiers de l’acte de leur sœur, en raison de son sexe….
La mère de Wafa Idris, Wasfieh Mabrook, dit que sa fille avait surmonté le traumatisme de sa fausse-couche et de son divorce : ‘ma fille n'a pas fait ça par désespoir… Nous sommes fiers d’elle… Je souhaite que chaque homme, chaque femme, fasse la même chose : devienne une bombe humaine…’
[Wasfieh] Mabrook… avait les yeux secs aujourd’hui, redisant aux journalistes combien elle était fière de la fin violente de sa fille. Mais après que le gros des journalistes a quitté la pièce, elle a laissé tomber sa tête dans ses mains et pleuré amèrement : ‘J'ai perdu ma fille…’ »
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Retour à l’inauguration du hall et de la salle de conférence « Wafa Idris » de l’hôpital de la Mère et de l’Enfant de la province d'Ibb.
Extraits du compte-rendu[4] :
« ‘L'ennemi est plus fragile qu’une toile d’araignée’, a déclaré Samir Al-Kuntar, en ouverture de la cérémonie, à laquelle assistaient le gouverneur de la province, le juge Ahmad Al-Hajri, le Dr. Balqis Abu Isba de la Can'an Association for Palestine, sponsor de l’évènement, des politiciens, des personnalités éminentes et des représentants du secteur de la Santé. Ils se sont [tous] levés en l'honneur de l’héroïne Wafa Idris, une infirmière bénévole du Croissant Rouge palestinien, qui s'est fait sauter dans un acte de martyr en janvier 2002, tuant un israélien et blessant une centaine [d'autres].
Samir Al-Kuntar a poursuivi [ainsi] : ‘Les Yéménites incarnent [l’idéal] de la résistance unie, qui se manifeste [partout], de la Palestine au Yémen, et rappelle que le chemin est long et exige de nombreux sacrifices comme ceux qui ont déjà été faits. Le peuple yéménite montre qu’il est fier de [Wafa Idris] en inaugurant un hall qui port son nom. Nous, les Résistants de Palestine et du Liban, sommes entrés dans une ère nouvelle, que nous appelons l'Ere des Victoires, depuis que nous avons appris que la force [supposée] de l'ennemi oppresseur est [simplement] un mythe qui a pour origine la faiblesse des Arabes et pas la force [réelle] de l'ennemi. L'ennemi est plus fragile qu’une toile d’araignée’.
Nous attendons la prochaine bataille, qui aura sûrement lieu, parce que cet ennemi ne peut admettre, même un instant, qu'il a été défait. Par conséquent, il attaquera encore follement notre pays, mais je vous dis que les mujahidin de la Résistance islamique sont bien préparés [pour les affronter], ce qui réjouira vos cœurs et le cœur de tous ceux qui soutiennent la Résistance.
La Résistance islamique [jusqu'ici] ne s’est pas trompée, aussi quand Hassan Nasrallah [secrétaire général du Hezbollah] dit que la guerre de 2006 était une promenade dans un parc par comparaison avec la prochaine bataille, il a [probablement] raison, comme souvent’… »
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« Le gouverneur de la province d'Ibb a déclaré qu'il était fier que la Nation arabe ait de vigoureux combattants comme Samir Al-Kuntar, qui incarnent l’idéal consistant à persister dans la résistance jusqu'à ce que les buts soient atteints… Les grands Etats arabes ont été défaits et restent défaits, [tandis que] la Résistance dans [les territoires palestiniens], qui n’est [même] pas encore devenue un Etat [!], est devenue une épine dans le flanc de l'ennemi. Après que la Résistance a défait l'ennemi au Liban, avec l’aide Allah et celle de ses martyrs et de ses prisonniers, et libéré le territoire libanais, l'ennemi s'est [aussi] retiré de Gaza, grâce à la Résistance[5]…
Le gouverneur a aussi accusé Israël d'avoir assassiné le dirigeant de l’OLP, Yasser Arafat, et d’avoir détruit les infrastructures palestiniennes, et observé que ‘en dépit de cela, la résistance et la recherche du martyre s’étaient poursuivies, et que la barrière raciste de séparation d’Israël avait échoué [à atteindre ses buts]. Ainsi, la Résistance n’avait pas renoncé mais ouvert une brèche dans la barrière et enlevé le soldat [israélien] Gilad Shalit[6]. La Résistance jouit d’un grand standing dans le monde entier, alors qu'Israël est assiégé. Si les Etats arabes avaient gardé la tête haute et tiré profit de la résistance à Gaza, ils auraient [pu] changer [la situation créée par] les Accords de Camp David, entre autres choses’. »
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Le Dr. Balqis Abu Isba, pour sa part, a félicité Samir Al-Kuntar et Wafa Idris, disant : ‘Ce sont ces emblèmes du martyre et de l’opiniâtreté courageuse qui nous restitueront nos terres occupées. Ce qui a été pris par la force sera repris seulement par la force. C'est en agissant ainsi que les Arabes pourront redresser fièrement la tête.
La cause palestinienne était et continue d’être la première cause arabe. Une paix vraie et juste au Moyen-Orient ne peut venir que de la disparition de l'entité sioniste oppressive, qui a violé le sacré et a commis les plus honteux des crimes, et avec la restitution des terres arabes volées [à leurs légitimes propriétaires]’. »
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La dépêche du MEMRI ne donne aucune précision sur les textes et poèmes lus par des petites filles au terme de cette inauguration.
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Notes :
[1] En avril 2002, l’ambassadeur saoudien à Londres, Ghazi Al-Qusseibi publiera un poème à la gloire de Wafa Idris, la louant pour avoir tué des civils israéliens.
[2] Pour mémoire, Wafa Idris a fait exploser une bombe de 11 kg qu’elle portait dans un sac à dos devant un magasin de chaussures, tuant un israélien de 81 ans et blessant plus de 100 personnes.
[3] Le 9 février 2002, James Bennet signera dans le New York Times un article intitulé : « Israelis Declare Arab Woman Was in Fact a Suicide-Bomber ».
[4] http://yemenportal.net/blocked/browse.php?u=http%3A%2F%2Falhadath-yemen.com%2Findex.php%3Fnews_id%3D3570&b=20, 23 février 2009.
[5] Pour mémoire, la seconde guerre du Liban s’est déroulée du 12 juillet au 14 août 2006, date du cessez-le-feu, et a officiellement cessé le 8 septembre 2006, jour où l’armée israélienne a levé le blocus maritime du Liban ; annoncée en 2004, l’évacuation de Gaza par les israéliens s’est déroulée du 14 juillet au 12 septembre 2005…
[6] Pour mémoire, le soldat Gilad Shalit, qui a la double nationalité française et israélienne, a été capturé le 26 juin 2006 par des membres des Brigades Ezzedine Al-Qassam du Hamas (motif de l’intervention israélienne au Liban, le mois suivant) qui ont attaqué un poste-frontière au sud de la bande Gaza, où il n’y pas de « barrière raciste de séparation »…
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Sources :
James Taranto, « Eat Your Heart Out, Dr Kervokian », Wall Street Journal, 31 janvier 2002.
James Bennet, « An Unusual New Palestinian 'Martyr': A Woman », New York Times, 31 janvier 2002.
Dépêche n° 2 357 de MEMRI (The Middle East Media Research Institute) datée du 14 mai 2009.
James Taranto, « Health-Care, Arab Style », Wall Street Journal, 15 mai 2009.
Wafa Idris, Wikipedia.
Illustrations :
Le Pyla ou Pilat… © copyright Patrick Jelin.
L'échappée belle © copyright Odile Vilmer.
Photomontage tremblant © copyright Alain Rothstein.
Schmattes... © copyright Ann Higgins.
Avant la tempête © copyright RZ.
Et avec ça ? © copyright Patrick Jelin.
Hôpital, Charité, etc. © copyright Richard Zrehen 2009.