mercredi 11 février 2009

Un curieux penchant*


Pourquoi les Français sont-ils, dans leur grande majorité, pro-« palestiniens », ce dont semblent convaincus, par exemple, les différents gouvernements qui se sont succédés au pouvoir depuis la mort du général de Gaulle, le grand précurseur ? Aucun, en effet, quelle qu’ait pu être sa couleur « politique », ou la tonalité de ses déclarations publiques, n’a jamais jugé opportun d’amender sa position effective sur le conflit israélo-arabe devenu israélo-« palestinien » (mais aussi israélo-« islamiste »), convaincu, on peut le supposer, qu’à ne pas le faire il ne risquait nullement d’aliéner une part significative de l’électorat – pour s’en tenir à l’élémentaire de la prudence politique – mais que s’il le faisait, en revanche, cela risquerait de lui coûter…

Quelle est la consistance de ce singulier consensus ? Qu’y a-t-il en son cœur ?

La question vaut d’être posée parce qu’il ne semble pas que ce penchant ait reçu une expression autre qu’« hexagonale », les Français ainsi inclinés s’étant plutôt contentés, pour ceux dont c’est le champ de bataille, de livrer depuis plus de trente ans des caricatures rappelant de plus en plus celles de l’avant 2e guerre mondiale ou d’écrire des articles vengeurs dans les journaux, magazines et revues « progressistes » – mais pas exclusivement –, et de projeter le boycott des universités israéliennes, pour les autres, de défiler derrière des banderoles vouant Israël et ses dirigeants aux gémonies ; de désavouer, même avec réticence et retard, ceux qui jugent bon, à l’occasion, de tabasser quelques individus portant kippa, ou de brûler quelques synagogues et écoles juives ; de considérer avec indulgence – sinon compréhension – les débordements d’un « humoriste » bizarrement proche du Front National et d’un ancien idéologue du parti communiste converti à l’Islam, défendus au titre de la « liberté de parole » ; de regretter l’assassinat après torture d’un jeune Juif, au motif de sa « race », par un gang de banlieue « issu de l’immigration », comme il est convenu de dire, mais bien intoxiqué de vieille et jeune sagesse « souchienne » –, sans descendre dans la rue pour autant mais en mettant en garde contre la « condamnation collective » et l’« islamophobie » (!) ; ou encore, plus récemment [voir, dans cet espace, Fausses notes, mis en ligne le 28 janvier 2009], de manifester avec entrain et conviction leur soutien au Hamas sunnite, millénariste et totalitaire dans sa mortelle lutte de prestige avec le Hezbollah chiite libanais, en jetant Juifs et Israéliens (dont 15% ne sont pas des Juifs) dans le même sac « nazi » pour avoir eu l’outrecuidance de vouloir mettre un terme – provisoire, pas plus – à la pluie de roquettes et missiles qui arrose généreusement le sud d’Israël depuis plusieurs années...

Ils parlent de « Droits de l’homme », évoquent volontiers Auschwitz (avec quelques dessins de Plantu, parfois de Siné, en arrière-plan), affrètent des convois humanitaires – que l’Etat d’Israël n’empêche pas d’arriver à destination – mais ne se sont pas rendus en masse dans ces territoires, annexés par Israël en 1967 et évacués partiellement en août 2005, qu’ils appellent naturellement « palestiniens » en référence (!) à un royaume – mieux, une république – autrefois indépendant, que l’ogre sioniste aurait avalé au mépris du Droit international : pas pour y faire du tourisme éthique et équitable à la manière des « activistes » américains, qui n’hésitent pas à risquer leur vie pour que des « activistes » du Hamas à Gaza[1] puissent continuer à creuser librement les tunnels qui leur permettent d’introduire clandestinement des marchandises, des femmes, du bétail, des combattants et des armes, légères et lourdes, dans les dits territoires[2] ; encore moins pour s’y installer et témoigner ainsi de la solidité de la solidarité qu’ils paraissent proclamer.

– Un peu (beaucoup ?) à la manière des sympathisants du Parti-Communiste-Français du temps de Maurice Thorez et de Jeannette Vermesch, que leur bruyant et démonstratif enthousiasme à l’égard de la Patrie du socialisme et du Petit Père des Peuples (d’origine géorgienne), le regretté maréchal panslaviste Joseph Vissarionovich Djougatchvili (1879-1953) dit Staline, n’a jamais incité à se délocaliser en nombre[3], au grand dam des réactionnaires et autres nationalistes chauvins qui, leur disant, à court d’argument : « Pourquoi n’allez-vous pas en Russie, puisque vous semblez tant aimer ce pays et son régime ? », se voyaient retourner un regard incrédule dans lequel se lisait un « Quel rapport ? ».


*

Des psycho-historiens, des sociologues, et nombre d’intellectuels ayant rompu avec le « grand parti de la classe ouvrière », qui au moment du Pacte germano-soviétique, permettant à un Hitler soulagé sur son front Est de se consacrer à l’Europe occidentale, qui de la révolte des ouvriers de Berlin-Est, de l’écrasement de la révolution hongroise ou de l’intervention en Tchécoslovaquie contre les partisans du « socialisme à visage humain » (!), ont fini par nous expliquer que la Russie invoquée par ces sympathisants n’était pas tant la Russie réelle, celle de la censure, des photos retouchées pour faire disparaître des archives les « déviationnistes » ou autres « social-traîtres », des procès truqués, des purges, des exécutions sommaires, des assassinats d’opposants à l’étranger, des millions de Koulaks affamés à mort, des « minorités » maltraitées et déplacées de force, des camps, de la Nomenklatura et des athlètes bioniques, que le « bon » lieu de projection, le territoire où l’égoïsme était pourchassé et la fraternité célébrée, où se construisait le Socialisme, le Royaume – advenu ici-bas – des Prolétaires. De ceux qui « n’avaient rien à perdre mais un monde à gagner »…

En un mot, une image où se perdre en espérant se trouver, fortement codée, « écrite », mieux une icône[4], c’est-à-dire encore un signifiant, matière (graphique-plastique-sonore) sans répondant et embrayeur de tout discours dans lequel l’identité du locuteur est directement impliquée, ayant pouvoir de mise en ordre du pulsionnel erratique – le despote jovial, moustachu et paranoïaque faisant médiation –, qui captait les affects et donnait stature et statut à ceux qui s’y reconnaissaient, qui se reconnaissaient comme « prolétaires », justement, compensant sans mesure l’humiliation, bien réelle celle-là, qu’ils subissaient de la part non seulement des « capitalistes » mais aussi de ces « puissants », que Staline faisait trembler pour leur compte[5] – pensaient-ils…

Un signe au sens non de la linguistique structurale (constitué d’un signifiant et d’un signifié au rapport réputé arbitraire) mais de la théologie chrétienne (pour qui le lien entre signifiant et signifié est substantiel, nécessaire), qui représente (éminemment, c’est-à-dire incarne) quelque chose pour quelqu’un, avec lequel on peut, sinon vaincre (In hoc signo, vinces…), au moins faire corps, corps mystique par conséquent, pas un référent, une image distincte, et à distance, de la réalité, non affectée par elle, en aucune manière, aux yeux de ceux qui, en s’y projetant, croyaient y découvrir leur identité. Une image, un miroir où l’on « reconnaît » ce qu’on désire y voir, une croyance : une image ne se rectifie pas, elle s’affadit ; un signifiant est, par définition, toujours susceptible d’accueillir un supplément de « contenu » ou un nouveau type de « contenu », de valoir pour autre chose que précédemment ; une croyance ne se réfute pas, elle finit par se diluer puis par disparaître, parce que le pulsionnel est inconstant – mais cela est une autre affaire.


*

Pour revenir à notre question, les considérations qui précédent peuvent nous mettre, c’est notre hypothèse, sur la voie d’un début de réponse, étant entendu que la « Russie » de Staline n’est pas la « Palestine »[6] d’Arafat, encore moins celle des prétendants à sa succession, que le panslavisme n’est pas le panarabisme – qui n’est pas tout-à-fait le panislamisme –, que les champions français des premiers étaient solidement formatés par la lutte des classes, situés négativement par les maîtres de l’appareil de production et du codage, ils aimaient, mieux adoraient une image qui les valorisait, alors que les champions des seconds – d’où qu’ils viennent –, déjà affligés et rétrécis par la perte de l’Empire sont, de plus, dé-situés sans ménagement par ce même appareil devenu anonyme – les « 200 familles » ont depuis longtemps cédé la place aux Fonds de pension –, ne cessent d’être douloureusement décodés par une « mondialisation » vécue avant tout comme menace – et non pas comme redistribution opérationnelle de l’espace économique dont l’élargissement promet auto-subsistance et émancipation à nombre d’anciens « Damnés de la Terre » –, comme dilution de l’identité nationale : ils aimeraient donc une image qui les fixerait.

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Cette hypothèse acceptée – après tout, l’« islamisme » semble bien avoir hérité la ferveur révolutionnaire des Bolcheviques, si on en juge par l’enthousiasme qu’il soulève en Occident, notamment chez les « progressistes » –, une nouvelle question s’impose : pourquoi la « Palestine », pourquoi cette image-ci et non pas quelque autre ? Le Darfour, ses quelque 200 000 morts et ses millions de déplacés, par exemple ? Ou le Rouanda ? Ou le Congo ? Ou l’Indonésie ? Ou la Tchétchénie ?


Et pourquoi les Français d’après 1970, plus ouverts, plus tolérants, plus éclairés que ne l’étaient leurs parents en raison de la généralisation de l’éducation, du développement des médias, de l’ouverture des archives, de l’avancement du travail des historiens, les historiens israéliens dits « nouveaux »[7] par exemple, n’auraient-ils pas pesé avec soin les termes du débat, examinant les mérites des deux camps et conclu, au mieux de leur jugement et de leur compétence, qu’Israël était une puissance illégitime, fille du colonialisme, en son fond étrangère à la région, et que la « Palestine », faible mais authentique, méritait d’être défendue et soutenue contre la force disproportionnée qui s’exerce contre elle, l’empêchant d’exister selon son inspiration et ses aspirations ?

C’est l’opinion prêtée (très abusivement mais significativement[8]) à Michel Rocard, par A-Sharq al-Awsat (Le Moyen-Orient, journal saoudien publié à Londres) qui rapporte que, le 16 juin 2004, l’ancien Premier Ministre français aurait déclaré, dans le cours d’une conférence organisée par la Bibliothèque d'Alexandrie sur le thème « les relations entre l’Amérique, l’Europe et le Proche-Orient » :

« … La déclaration Balfour, par laquelle l’Angleterre accordait aux Juifs l’établissement de l’État d’Israël [a] été une ‘erreur’.

[Il a poursuivi] en affirmant qu’Israël a[vait] été créé historiquement sur un fondement raciste. Il a qualifié l’État juif de cas isolé, créé par une déclaration, où se sont regroupés des millions de Juifs du monde entier et qui est même devenu une menace pour ses voisins.

[Il a redit clairement] ‘sa conviction qu’Israël représentait un cas aberrant dans la communauté internationale, et qu'il était devenu un État surarmé constituant une menace pour la région.’ »[9]


Pourquoi donc ne pas faire crédit à cette opinion informée (!), qui redonne, en la contextualisant plus largement, une certaine vigueur à la position discrètement défendue dès les années 1920 par le Quai d’Orsay qui voyait dans la déclaration Balfour promettant aux Juifs, en 1917, l’établissement d’un foyer national en Palestine, la preuve manifeste d’un complot britannique soutenu par les Etats-Unis [voir dans cet espace « Un homme d’influence », mis en ligne le 26 mai 2008] destiné à gêner la France (qui avait des visées sur la dite Palestine) dans l’exercice de son mandat en Syrie et au Liban[10] ? Comment ne pas tenir compte du fait qu’au nombre de ceux qui, en France, soutiennent la « Palestine » et s’opposent à Israël on compte beaucoup de Juifs qui ne sont pas tous laïques et/ou « progressistes » mais qui se réclament tous de la justice et du droit – beaucoup avec l’autorité morale que donne la souffrance subie par eux, par leurs ascendants ou leurs familles, au cours de la 2e guerre mondiale ? Qui ne sont pas loin de partager, avec quelques nuances tout de même, l’opinion de Tony Kushner, l’un de leurs distants cousins américains modernistes :

« Tony Kushner[11]… (qui est juif)… estime que la création de l’Etat d’Israël a été ‘une calamité historique, morale et politique pour le peuple juif’. Il estime [aussi] que la politique du gouvernement israélien [récent ?] a consisté ‘ en une tentative systématique de destruction de l’identité du peuple palestinien ’. Il estime enfin que faire la paix entre Israéliens et Palestiniens est d’abord de la responsabilité des Israéliens ‘ parce qu’ils sont bien plus puissants ’. »[12]

Ou bien encore celle, « post-moderne », de l’historien anglais (juif), francophone et francophile Tony Judt, Professor in European Studies à New York University :

« Le problème d’Israël, en bref, n’est pas – comme on [on ?] l’a parfois suggéré – qu’il est une ‘enclave’ européenne dans le monde arabe, mais plutôt qu’il est arrivé trop tard. Il a importé un projet séparatiste caractéristique de la fin du XIXe siècle dans un monde qui a évolué, un monde de droits individuels, de frontières ouvertes et de droit international.

L’idée même d’« Etat juif » – d’un Etat dans lequel les Juifs et la religion juive ont un privilège exclusif (!) dont les citoyens non-juifs sont définitivement privés[13] (!!) – est enracinée dans une autre époque, dans une autre terre. En bref, Israël est un anachronisme. »[14]


Autrement dit, pourquoi s’étonner de cet assez grand consensus, sinon par amour de la contradiction ou, pire, par préjugé politique ou automatisme « ethnique » ?

Réponse : ce »préjugé » pris en compte, à supposer que le reproche soit fondé, il faut encore intégrer au tableau, parce qu’ils lui appartiennent de plein droit, la culpabilité française à l’égard des Juifs et des « Arabes », plus ou moins tardivement avouée par les pouvoirs publics[15], la honte qui l’accompagne et le profond ressentiment à l’égard des Américains, tel qu’il se manifeste publiquement, depuis le début de la guerre froide (en fait, depuis la fin de la 2e guerre mondiale[16]), jusqu’à hier – jusqu’à la veille de l’intronisation du président Barack Obama...


A suivre…

* Une première version (écourtée) de ce texte a été publiée dans le n°14 d’Outre-terre (2006), revue française de géopolitique, éditions Erès, sous le titre « Le complexe de Tulkarem ». Copyright © Richard Zrehen, 2006, 2009.

***

Notes :

[1] Rappelons qu’en janvier 2006, le Hamas, branche « palestinienne » des Frères musulmans (organisation panislamiste fondée en 1928 en Egypte par Hassan Al Banna, avec pour objectif d’imposer la Sharia et la restauration du Califat) est sorti vainqueur des élections législatives organisées à Gaza ; qu’en juin 2007, le Hamas, fortement soutenu et armé par l’Iran, a éliminé physiquement ses rivaux du Fatah (dans des conditions qui ne sont pas sans rappeler la façon dont le FLN s’est débarrassé du MNA de Messali Hadj pendant la guerre d’Algérie) et pris le contrôle de tout le territoire. L’égaler à la « cause palestinienne » prête donc à forte contestation, celle du Fatah en premier lieu...

[2] Rachel Corrie (1979-2003), par exemple, militante américaine pour la paix et membre d’un groupe gauchisant, The International Solidarity Movement, originaire d’Olympia (Etat de Washington), écrasée, le 16 mars 2003 à Rafah (Gaza) par des débris tombés d’un bulldozer de l’armée israélienne devant lequel elle se tenait – de telle sorte que le conducteur ne pouvait la voir, selon le communiqué publié, après enquête, par l’armée israélienne, ce que conteste la mère de la militante, qui croit à un geste intentionnel (Cf. Cindy Corrie, « Seeking answers from Israel », The Boston Globe, 18 mars 2004 ) – pour empêcher la destruction de la maison du Dr Samir Nasrallah, sous laquelle débouchait l’un des nombreux tunnels par lesquels passaient les armes en provenance d’Egypte.

– Pour l’anecdote, notons que les deux parents de la militante, en visite chez le Dr Samir Nasrallah, ont bien failli être pris en otages, le 4 janvier 2006, par deux « activistes » palestiniens qui n’ont renoncé à leur projet qu’après avoir appris qui étaient leurs otages potentiels… Tovah Lazaroff, « Rachel Corrie's parents endure brush with Gaza kidnappers », The Jerusalem Post, 5 janvier 2006.

[3] Bien leur en a pris, si l’on en croit ce qu’ont raconté ceux, assez rares, qui ont été séduits et l’ont payé d’un prix exorbitant. Cf. Jacques Rossi, Le Manuel du goulag, Le Cherche Midi, Paris, 1996, ou Qu'elle était belle cette utopie, Le Cherche Midi, Paris, 1997. Né en 1909, Jacques Rossi adhère au parti communiste et se retrouve à Moscou en 1929 ; il parle une dizaine de langues, ce qui lui vaut d’être intégré à la section des liaisons internationales OMS du Komintern. Agent de liaison pendant la guerre civile espagnole, il est rappelé à Moscou en 1937. Accusé d'espionnage au profit de la France et de la Pologne, il est condamné à « huit ans de travaux de redressement » qui dureront vingt ans. Jacques Rossi est mort à Paris en juin 2004.

[4] Dans le monde chrétien orthodoxe, une icône ne représente pas le monde : elle le transfigure et le présente en perspective inversée, prenant le spectateur comme point de fuite...

[5] « Devant la tribune, une à une les sections du parti communiste défilent avec des cris d’enthousiasme pour les dirigeants aimés de notre Parti. Au passage du 19e arrondissement une vieille maman s’approche de la tribune. Elle cherche la main de Maurice Thorez, la serre avec émotion et dit de toutes ses forces, une éclair de joie dans les yeux : Vive Staline ! », L’Humanité, 10 février 1948, citée par Jean Galtier-Boissière, Mon Journal dans la grande Pagaïe, La Jeune Parque, Paris, 1950, p. 208 – nous soulignons.

[6] Les guillemets indiquent qu’il s’agit bien pour nous d’images-signifiants et non de référents.

[7] Les plus connus étant Ilan Pappé, auteur de La guerre de 1948 en Palestine (La fabrique, 2000) et de Le Nettoyage ethnique de la Palestine, (Fayard, 2008) Benny Morris, auteur de Victimes, Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, (Complexe, 2003), ou Tom Segev, auteur de C'était en Palestine au temps des coquelicots (L. Levi, 2000).

[8] Michel Rocard dément avoir tenu ces propos [invraisemblables pour qui l’a un peu fréquenté : nous étions membre du PSU en 1967...], selon le site qui rapporte l’information, upjf. org (site de l’Union des Patrons et des Professionnels Juifs de France). De son côté, Proche Orient Info précise :

« C'est à Louxor que Michel Rocard, député européen socialiste, a appris que le journal saoudien édité à Londres affirme qu'il a parlé de la Déclaration Balfour et de la création de l'Etat d'Israël comme « d'erreurs historiques ».

Joint par téléphone ce matin, samedi 19 juin, l'ex premier ministre français dément auprès de proche-orient.info l'ensemble des propos qui lui sont attribués, en soulignant que sa conférence, informelle, n'était pas écrite. ‘On sait ce que je pense sur ce sujet depuis près de quarante ans et je n'ai jamais varié. Il suffit de reprendre toutes mes déclarations et tous mes écrits. Israël n'est évidemment pas une erreur historique. Ce que j'ai dit, lors de la conférence que j'étais invité à faire à la Grande Bibliothèque francophone d'Alexandrie, c'est que l'erreur historique des Britanniques, après la Déclaration Balfour, a été de ne pas comprendre toutes les conséquences qu'elle aurait et donc, d'avoir mal géré ces conséquences avec les autorités musulmanes. Ceci explique qu'Israël soit né dans des conditions conflictuelles, et les raisons fondamentales pour lesquelles le conflit perdure.

Quant à prétendre que j'aurais affirmé qu'Israël est un état racial ou raciste, je n'ai jamais pu dire cela. Je le démens absolument, formellement et je dis que le journaliste qui écrit ça a de très mauvaises intentions à mon égard.’ ».

[9] © A-sharq Al-Awsat

(www.asharqalawsat.com/default.asp?issue=9334&page=news&article=240075) pour l'original arabe, et upjf.org pour la version française.

[10] « En 1920, Les accords de San Remo placent la Syrie et le Liban sous mandat français, la Palestine et la Mésopotamie sous mandat britannique. La zone d’influence anglaise s’étend par ailleurs sur l’Irak, qui accepte la tutelle mandataire en 1922.

Le régime mandataire est défini en ces termes par l’article 22 du pacte de la Société des Nations : ‘ Certaines communautés qui appartenaient autrefois à l’Empire ottoman ont atteint un degré de développement tel que leur existence comme nations indépendantes peut être reconnue provisoirement, à condition que les conseils et l’aide d’un mandataire guident leur administration jusqu’au moment où elles seront capables de se conduire seules. ’ » André Chouraqui, L’Alliance Israélite Universelle, PUF, Paris, 1965, pp. 232-233.

Les frères Tharaud portent témoignage du vieux différend entre le Foreign Office et le Quai d’Orsay dans L’an prochain à Jérusalem ! (1930), rééd. Les Belles Lettres, Paris, 1999.

[11] Tony Kushner, américain on ne peut plus « politiquement correct », écrivain de théâtre couronné par le prix Pulitzer, est, entre autres, le co-scénariste (avec Eric Roth) du film de Steven Spielberg, Munich, qui raconte (très librement) la chasse menée par une équipe des services spéciaux israéliens chargés par le gouvernement dirigé par Golda Meir, après le massacre des athlètes israéliens par un commando palestinien (appartenant à l’organisation Septembre Noir et dirigé par Ali Hassan Salameh) au Jeux Olympiques de Munich en 1972, de retrouver et « liquider » les responsables de l’opération. – Pour mémoire : Ali Hassan Salameh est mort dans l'explosion de sa voiture le 22 janvier 1979, à Beyrouth…

[12] Bret Stephens, « What’s Wrong with “Munich” ? »The Wall Street Journal, 1er janvier 2006.

[13] A l’exception de l’incorporation obligatoire dans l’armée (pour laquelle ils peuvent se porter volontaires, ce que font les Druzes, par exemple), on voit mal à quelles restrictions, dont souffriraient les citoyens israéliens non-Juifs, qui ont le droit de vote, accès inconditionnel à tous les types de tribunaux, entière liberté de mouvement, d’association, de culte, de représentation politique, – le professeur Judt fait allusion. Comme le rappelait récemment encore le colonel Khadafi lui-même : « Il y a plus d’un million et demi d’Arabes musulmans en Israël, ils ont la nationalité israélienne, et prennent part à la vie politique avec les Juifs, en formant des partis… », Muammar Khadafi, « The One-State Solution », The New York Times, 23 janvier 2009.

[14] Tony Judt, « Israel : The Alternative », The New York Review of Books, 23 octobre 2003. Dans le livre qui rassemble ses articles écrits de 2000 à 2008, Reappraisals: Reflections on the Forgotten Twentieth Century (Penguin Press), Tony Judt n’a pas jugé bon de faire figurer l’article cité ici. – Remarque : estimer qu’Israël est un anachronisme tout en ayant de la sympathie pour l’« aspiration nationale palestinienne » est pour le moins étrange…

[15] Cf. L’« Allocution prononcée par le président Chirac pour le dépôt aux Archives Nationales, dans l’enceinte du Mémorial du Martyr Juif Inconnu, des fichiers de Police constitués sous l’Occupation », le 5 décembre 1997, qui a provoqué de nombreuses réactions négatives chez certains gaullistes « historiques ». Cf. également l’inauguration, le 17 octobre 2001, par le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, d’une plaque commémorative à la mémoire des « victimes FLN » de la manifestation organisée le 17 octobre 1961 à Paris, manifestation interdite et réprimée par la police, qui a provoqué aussi beaucoup de remous.

[16] Déjà, Napoléon III avait conçu sa désastreuse expédition mexicaine en ayant explicitement pour but de créer, au Sud de la frontière, un royaume catholique capable de s’opposer à la république protestante du Nord…

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Illustrations :

Ristretto © copyright Patrick Jelin.

Grues... © copyright Alain Zimeray.

Le mystère de la chambre rouge © copyright Alain Rothstein.

Grand Central Station (New York) © copyright Serge Kolpa.

Beaubourg © copyright Patrick Jelin.

Préparation à la prière du matin © copyright Patrick Jelin.

Tel Aviv © copyright Patrick Jelin.

1 commentaire:

Erlend Hildur a dit…

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