Dans le cadre des Champs de la réflexion, Champs Libres, en partenariat avec la Société Bretonne de Philosophie a organisé à Rennes, fin janvier 2010, un cycle de conférences autour du thème : « Tu ne tueras pas ».
Philippe Réfabert, psychanalyste est intervenu le 30 janvier. Voici la deuxième et dernière partie de son exposé. RZ.
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… l’enfant a le loisir d’échapper et de s’approprier une singularité de fils, position où s’intriquent continuité et discontinuité. Il est un et différent et en même temps semblable.
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J’en viens au meurtre d’âme. La réduction du paradoxe fondamental est une définition possible du meurtre d’âme. Elle est celle que je proposerai aujourd’hui. Réduction donc, soit que le parent le formule au lieu de le soutenir, soit qu’il signifie à l’enfant par ses actes et ses paroles – il est des paroles qui sont des actes, on le sait bien[1] – qu’il lui conteste la possibilité d’être comme lui ou au contraire de ne pas être comme lui ; dans ce cas il lui conteste toute duplicité : il le veut et le dénonce « innocent ».
Le texte de Kafka intitulé « Le Verdict », Das Urteil, met en scène, au contraire du récit de la Genèse et de façon magistrale, la réduction du paradoxe que j’appelle le « paradoxe de Freud » où, cette fois, le Père –celui du récit – conteste à son fils la possibilité d’être comme lui. Un père qui dénonce, radicalement, la première proposition du paradoxe : « Sois comme moi ». En d’autres termes, ce Père est la figure antithétique d’Abraham.
« Le Verdict » est construit en deux parties qui s’articulent autour d’un point de catastrophe sur lequel l’action bascule pour projeter Georg Bendemann dans la rivière où il court mettre en application la peine que le père lui a infligée.
Dans la première partie, Georg « par un très beau dimanche matin de printemps » songe au destin d’un ami à qui il vient d’écrire pour lui annoncer ses fiançailles. Cet ami, exilé, solitaire et malade, s’est « manifestement fourvoyé » en partant à l’étranger et Georg a longtemps hésité avant de lui écrire l’heureuse nouvelle car il craignait de le blesser. Sur les instances de sa fiancée, il s’y est résolu et, maintenant, il vient le dire à son vieux père alité avec qui il vit depuis la mort de la mère.
Mais le père, au grand étonnement du fils, ne l’entend pas de cette oreille. Il fait d’abord diversion, « Comment ça va à Saint Petersbourg ? », avant d’insinuer qu’il doute d’une telle amitié de son fils : « As-tu vraiment un ami à Saint Petersbourg ? », pour bientôt accuser son fils de vouloir le tromper car, affirme-t-il maintenant, à la vérité « tu n’as jamais eu d’ami à Saint Petersbourg ». Georg essaie d’abord de détourner la conversation, il prend soin de son père, le transporte dans son lit et attend le moment favorable pour revenir à la charge et lui redemander d’attester son souvenir : « — N’est-ce pas que tu te souviens de lui maintenant ? » Mais le père répond par une autre question et demande à son fils s’il est bien couvert. Le fils le rassure : « Sois tranquille tu es bien couvert. »
À cet instant et sur ce mot, Kafka place ce que Hölderlin appelle une césure anti-rythmique et Celan une « coupure du souffle », où le temps est suspendu avant de se précipiter vers le dénouement :
« — Non! cria le père en enchaînant la réponse sur la question, en rejetant la couverture (Decke) avec une telle force qu’elle plana un instant toute déployée, et en se dressant debout dans le lit avec juste une main qui s’appuyait légèrement au plafond. ‘Tu voulais me recouvrir[2], (zugedeckt) je le sais, mon mignon, mais je ne suis pas encore recouvert. Et même si ce sont mes dernières forces elles suffiront pour toi, elles seront trop pour toi. Oui je connais ton ami. Ce serait un fils selon mon cœur. C’est d’ailleurs pourquoi tu l’as trompé pendant toutes ces années... Mais heureusement un père n’a besoin de personne pour percer son fils à jour. Quand tu as cru l’avoir écrasé, tellement écrasé que tu pourrais t’asseoir le derrière dessus et qu’il ne bougerait plus, alors monsieur mon fils a décidé de se marier’. »
En quelques mots qui tombent sur lui comme le toit de la maison, Georg se voit retirer son père, son ami, sa mère et son travail :
« —Je suis encore le plus fort et de beaucoup. Seul peut-être aurais-je été contraint de reculer, mais il se trouve que ta mère m’a passé sa force, qu’avec ton ami j’ai conclu une magnifique alliance et que ta clientèle je l’ai là dans la poche. »
Georg est confronté à la vision monstrueuse d’un parent combiné qui entend ne rien céder de son pouvoir. Il saisit qu’il n’a plus rien en propre. Il comprend aussi que son père l’épiait depuis de nombreuses années, attendait le moment pour dénoncer son caractère diabolique d’« enfant innocent » et enfin prononcer le verdict : la mort par noyade.
Georg, à cet instant, dévale les escaliers, se rue à l’extérieur, enjambe le parapet du pont et se jette dans l’eau « en s’écriant à voix basse : ‘Chers parents je vous ai pourtant toujours aimés’. »
Dans la nuit qu’il a passée, dans un état de jubilation contenue, à écrire le récit d’un meurtre d’âme, Kafka a changé de Sujet. Dans l’acte d’écriture il a donné la mort à un jeune homme pris dans la marée noire de la haine de lui-même, à un jeune homme noyé dans la confusion d’un destin imposé de l’extérieur. Dans le même temps il a donné naissance « dans une ouverture totale de l’âme et du corps » à un nouveau sujet.
« J’ai écrit ce récit d’une seule traite, de dix heures du soir à six heures du matin, dans la nuit du 22 au 23 [septembre 1912]. Je suis resté si longtemps assis que c’est à peine si je puis retirer de dessous la table mes jambes ankylosées... »
« Cette histoire est sortie de moi-même, comme au cours d’une naissance en règle, couverte de souillures et de glaires et il n’y a que moi qui aie la main capable de pénétrer jusqu’au corps et qui y éprouve du plaisir. »
Le lendemain Kafka savait qu’il était devenu un écrivain et que rien ne pourrait le faire dévier de cette route qui s’était ouverte devant lui cette nuit-là :
« Ma terrible fatigue et ma joie, comment l’histoire se déroulait devant mes yeux, j’avançais en fendant les flots. »
Six mois plus tard, le 21 juin 1913, il note dans son journal que son destin est d’écrire :
« Le monde prodigieux que j’ai dans la tête. Mais comment me libérer et le libérer sans me déchirer. Et plutôt mille fois être déchiré que le retenir en moi ou l’enterrer [recouvrir]. Je suis ici pour cela, je m’en rends parfaitement compte. »
Celui pour qui l’indécision est si familière aura tranché. Il aura pris acte de sa différence d’avec les siens et sauté le pas. Dans une fulgurance, il aura su que ni son père ni sa mère n’avaient mis au monde un enfant libre d’inventer avec eux une partition originale (« Das Urteil », le titre en allemand du Verdict, pourrait se traduire « la partition originaire »), mais qu’ils lui proposaient une figure imposée.
Dans cet acte qui a eu lieu dans la nuit du 22 septembre 1912, Franz Kafka a mis à mort une image de lui, celle que ses parents lui avaient non pas réfléchie mais plaquée sur lui. Le Sujet d’hier qui appartenait au monde imaginaire de ses parents est symboliquement tué. Après avoir traversé des épreuves où la mort est entrevue, il gagne un autre monde où il porte des attributs d’homme. Ici les attributs que Franz conquiert ne sont pas des armes mais une plume qui lui ouvre l’accès à la communauté des écrivains.
Mais Kafka n’est pas seulement écrivain — Max Brod l’est aussi —, il est aussi voyant et, de ce point de vue, « Le Verdict » se donne à lire comme une variante de la tragédie d’Œdipe où le héros, saisi par la vérité, n’a pas d’autre issue que de quitter le monde de ses parents naturels. Il a lui-même chanté sa mort et y a objecté. Il sera poète, témoin du meurtre, héraut de ceux qui ont subi comme lui un meurtre d’âme, comme Hölderlin, comme Pessoa, comme Beckett et d’autres.
Ainsi « par un beau dimanche matin de printemps », Georg demande à son père de se souvenir de cet ami malade, ruiné, solitaire et exilé dans un pays étranger. Mais qui est cet ami ?
Pour nous, cette figure est celle de l’enfant meurtri que le père a été, dont il ne peut pas se reconnaître l’hôte et qu’il objecte dans son fils. Ce faisant, il objecte à sa propre mort et répète inlassablement cette objection qu’il expulse dans son fils. Au lieu d’objecter à la mort pour son fils, il expulse dans son fils l’enfant meurtri qu’il porte en lui. (Rappelons que la barbe de cet ami « cache mal les traits qu’on lui connaît depuis l’enfance »). Cet enfant meurtri, Georg veut le ménager, protéger et traiter avec tous les égards dont il est capable. Le fils qui serait assez effronté pour dé-couvrir la mort que le père a voulu conjurer en le mettant au monde, cette catastrophe qu’il a voulu expulser, noyer, en lui donnant le jour, ce fils serait justement condamné à mourir.
Un tel père n’a pas donné la vie sans condition, il n’est pas un « parent inconditionnel », et la vie, il lui en a fait grâce à la condition impérative que l’enfant consente à s’allier à lui pour couvrir le meurtre d’âme dont, enfant, lui-même a été victime. Quand le fils ferait mine de refuser cette alliance de couverture, de lui refuser cette forclusion[3] qui fonde sa paternité, il deviendrait un ennemi et devrait subir per contropasso un châtiment identique au crime qu’il dévoile.
Quand Abraham retient son bras, il a donné la trace de la mort au fils parce qu’il a pris sa propre mort sur lui. Le don de la trace de la mort se trouve dans les signes qui signifient à l’enfant que le parent a pris sa mort sur lui. Alors, il donne existence au fils, accepte le cours du temps et paye sa dette à l’ordre symbolique, ce qui veut dire qu’il paye sa sortie de l’espace potentiel, abandonne le régime du tout ou rien, accède à la temporalité. Il paye sa dette pour avoir un fils qui, un jour, le couvrira.
Abraham, parce qu’il sacrifie à l’être-temps, interrompt le cours monstrueux de la Nature où il n’y a pas de temporalité, où il n’y a pas de tiers absent, où il n’y a que des « choses » présentes, et où un être puissant a tout loisir de supprimer sa progéniture avant qu’elle ne le tue le jour où, devenu trop faible, il ne pourra plus y parer.
Grâce à Kafka et Freud nous lisons encore dans ce texte le moment où un père, ici Abraham, renoncerait à faire disparaître l’enfant en détresse, cet enfant qu’il a été. [Dans un midrach[4], il est dit que, au moment où Abraham allait saisir le couteau, ses yeux laissaient couler des larmes et ces larmes du père tombaient dans les yeux du fils]. Il renoncerait à tuer son fils et à éliminer avec lui les douleurs insues dont il l’aurait chargé. Il ouvrirait son cœur et donnerait en gage sa mémoire.
La lecture du « Verdict » et celle du récit d’Abraham nous font saisir que la garantie que le père donne à l’enfant est aussi celle de cette ouverture sur la détresse à laquelle, enfant, il a lui-même été exposé. Le parent s’engagerait, dans la relation à l’enfant, à répondre de la souffrance, et parfois de la catastrophe, dont il a été le lieu. Seul peut couvrir son fils celui dont la mémoire n’est pas en faillite. Non parce qu’elle serait défaillante mais parce qu’elle serait gagée ailleurs, mobilisée à contenir, à forclore une catastrophe.
Le parent, quand sa dette à l’égard du tiers absent n’est pas honorée parce que sa mémoire est toute occupée à faire obstacle au retour de cette catastrophe, ce parent donc, ne peut pas prendre la mort sur lui, puisqu’elle est en lui mais enkystée, défendue comme dans un coffre-fort. Quand le temps pour lui s’est figé sur une coupure du souffle, sur une menace d’agonie psychique, il ne peut pas en donner la trace parce que le meurtre d’âme qu’il a essuyé, l’en a dépossédé.
Le père du « Verdict » ne peut pas gager sa mémoire parce qu’il ne peut pas répondre du meurtre d’âme qu’il a subi. L’oubli de ce meurtre est pour lui fondateur. C’est là un événement qui n’a pas eu lieu. Aujourd’hui, négationniste du crime dont il a été l’objet, il ne saurait permettre à son fils d’ouvrir la petite porte de la chambre virtuelle où repose, endormi et meurtri, l’enfant qu’il a été.
Revenons au thème majeur de la couverture qui est celui du « Verdict » comme du Grand Pardon. Dans le chapitre XVI du Lévitique – qui est lu le jour du (Grand) Pardon, Yom Kippour–, les protocoles du sacrifice du taureau et du bouc expiatoires sont décrits[5]. L’un et l’autre sont sacrifiés pour demander à Dieu la couverture des fautes commises par le grand prêtre, et par le peuple[6]. La racine trilittère K.P.R. dont le mot Kippour est formé, donne, comme Jérôme Lindon le rappelle dans son livre Jonas, les mots KaPaR, « il a couvert », « il a pardonné », mais aussi KaPeR, cet « enduit » qui désigne la substance qui recouvre les faces intérieure et extérieure de l’arche de Noé, et enfin KaPoReT, la table en or qui couvre l’arche d’Alliance et sur laquelle, et devant laquelle, le grand prêtre répandait le sang du sacrifice le jour de Yom Kippour[7].
Il est encore question de couverture dans le livre de Jonas qui est lu aussi au cours de la journée de Kippour, qui par parenthèse avait eu lieu la veille de la mémorable nuit d’écriture du « Verdict ». Jonas a préféré rejoindre Tarsis – qui est, selon un commentateur talmudique, la ville de son père –, plutôt que de répondre à l’appel de Dieu qui lui enjoignait d’aller à Ninive pour y exhorter les habitants à revenir dans ses voies. Jonas est jeté à la mer pour apaiser la tempête. Avalé par le monstre il séjourne un temps dans son ventre avant d’être rejeté sur le rivage et pouvoir gagner Ninive où il accomplit sa mission. Mais les ninivites reconnaissent leurs crimes et Dieu leur accorde son pardon. Jonas exprime sa colère contre Dieu qui fait montre d’une telle clémence. Dieu suscite alors un phénomène destiné à faire comprendre à Jonas ce que l’homme peut endurer quand une couverture lui est retirée. Il fait se dessécher en une nuit l’arbre (un ricin) qu’il avait fait pousser la veille pour donner de l’ombre à Jonas.
Quand je racontais cet épisode textuel à Bernard Maruani qui anime le groupe d’étude talmudique auquel je participe, ce récit lui fit évoquer le rituel de l’immersion dans le bain rituel (le Miqveh). Pour se purifier de l’impureté acquise, par exemple au contact d’un mort, le corps entier est immergé de telle sorte que bouche et nez sont nécessairement clos. Cette occlusion est mise en relation avec la section de l’œsophage et de la trachée dans l’abattage rituel[8]. L’immersion symbolise la mise à mort et la renaissance de celui qui a été au contact d’un mort, qui a été rendu impur par la mort.
Je pense que Franz Kafka a été non pas au contact d’un mort mais de morts-vivants, certainement. Ces morts-vivants qu’il évoque dans son Troisième cahier in octavo, le 20 octobre 1917– mais dont nous ne savons pas l’année, Kafka les connaît :
« Nombreuses sont les ombres des défunts qui s’emploient uniquement à lécher les flots du fleuve de la mort... Le fleuve se soulève de dégoût, se met à couler à rebours et rejette les morts dans la vie. Eux cependant sont heureux, ils chantent des actions de grâce et caressent le révolté »[9].
Qui sont ces défunts qui font se soulever le fleuve de la vie de dégoût. Ne serait-ce pas ceux-là même qui auraient subi un meurtre d’âme et qui mènent leur barque à la va-comme-j’te-pousse depuis qu’à l’entrée du Styx un coup sur le gouvernail l’aura déroutée. Ainsi pour celle du Père de Georg comme pour celle du chasseur Gracchus[10]. Un tel parent, mort-vivant, doit la vie à son enfant et ne saurait s’effacer. Au contraire de la mère suffisamment bonne, il attend de l’enfant qu’il prenne sa mort sur lui, lui donne un visage, lui donne une ombre, celle qui lui fait défaut. Il n’a de cesse de répéter le crime qu’il ignore avoir subi.
Abraham soutient le paradoxe et donne la trace de la mort à son fils. Le Père de Georg Bendemann, lui, réduit le paradoxe de l’Être en refusant de soutenir, en silence, la position où il signifie à l’enfant « sois comme ton père et ne sois pas comme ton père ». Le meurtre d’âme que Kafka décrit est une mise en scène de la volonté d’un père de résoudre le paradoxe fondamental de l’existence. Paradoxe qui ne saurait être réduit tout au long de l’existence et pas seulement pendant la période des soins nourriciers, comme le dit Winnicott dans le post scriptum qu’il écrit à la fin de Jeu et Réalité :
Je fais l’hypothèse d’un paradoxe essentiel, que nous devons accepter et qui n’est pas destiné à être résolu. Ce paradoxe fondamental dans ce concept, il nous faut l’autoriser et l’autoriser pendant toute la période où des soins sont prodigués à l’enfant. »
À quoi Wittgenstein répond en écho :
« Les masques divers et mi-plaisants du paradoxe logique n’ont d’intérêt que parce qu’ils rappellent à chacun qu’une forme sérieuse du paradoxe est nécessaire pour qu’on comprenne bien sa fonction. »
La fonction de cette figure du paradoxe est de donner un fond à l’être. Un fondement, celui que, dans l’urgence de la fondation de la théorie qu’il était en train d’inventer, Freud avait donné universellement à l’enfant, ce qui faisait dire à Winnicott qu’il avait supposé le problème résolu.
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Notes :
[1] Voir, par exemple, J. L. Austin, Quand dire, c'est faire (1962), trad. fr. 1970, rééd. Seuil, coll. « Points essais », 1991. RZ.
[2] Sans insister, rappelons que le couple « couvrir/découvrir », qui émerge avec une forte dimension sexuelle après qu’Adam et Eve ont consommé le fruit « de l’arbre de la connaissance du bon et mauvais » (« Et les yeux de tous deux furent ouverts, et ils connurent qu'ils étaient nus… », Genèse 3, 7), a « nécessairement » partie liée avec la castration comme l’épisode dit de « l’ivresse de Noé », rapporté par Genèse 9, 20-27, l’indique. RZ.
[3] Selon J. Lacan, ce qui est forclos du Symbolique (c’est-à-dire n’est pas « accueilli » dans le réseau des signifiants inconscients) reparaît dans le Réel (sous forme de délire ou d’hallucination). RZ.
[4] Midrach : exégèse-commentaire rabbinique d’un ou plusieurs versets de la Bible. RZ.
[5] Lévitique XVI, 5-11 : 5. [Aaron] recevra de l’assemblée des enfants d’Israël deux boucs pour le sacrifice d’expiation et un bélier pour l’holocauste. 6. Aaron offrira son taureau expiatoire, et il fera l’expiation pour lui et pour sa maison. 7. Il prendra les deux boucs, et il les placera devant l’Éternel, à l’entrée de la tente d’assignation. 8. Aaron tirera au sort les deux boucs, un sort pour l’Éternel et un sort pour Azazel. 9. Aaron fera approcher le bouc sur lequel est tombé le sort pour l’Éternel, et il l’offrira en sacrifice d’expiation. 10. Et le bouc sur lequel est tombé le sort pour Azazel sera placé vivant devant l’Éternel, afin qu’il serve à faire l’expiation et qu’il soit lâché dans le désert pour Azazel. 11. Aaron offrira son taureau expiatoire, et il fera l’expiation pour lui et pour sa maison…
[6] Lévitique XVI, 16 : C’est ainsi qu’il fera l’expiation pour le sanctuaire à cause des impuretés des enfants d’Israël, de leurs fautes et de tous leurs péchés...
[7] Jérôme Lindon, Jonas, Paris, Minuit, 1955, p. 61.
[8] L’abattage rituel juif (ou ch’hita) exige que l’animal soit égorgé avec une lame très effilée, afin qu’il ne souffre pas et soit entièrement vidé de son sang. RZ.
[9] F. Kafka, Carnets T.VII, trad. Marthe Robert, Paris, Cercle du Livre Précieux, 1957.
[10] F. Kafka, Le Chasseur Gracchus, un Hybride et le Pont (avec deux dessins de Max Ernst), Paris, Editions Guy Lévis Mano, 1970.
Donner la trace de la mort ou donner la mort (2) © copyright 2010 Philippe Réfabert
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