mardi 25 mai 2010

Galions espagnols et pirates juifs II...



D’autres sont allés encore plus loin, du côté Pacifique, et avec la distance la légende s’est amplifiée…

A Coquimbo, ville chilienne fondée, au XIXe siècle, sur un cap pour embarquer le cuivre extrait dans la région, on peut encore entendre, à condition de comprendre l'espagnol rocailleux et altéré des marins, et de ne pas craindre de boire avec eux (!), de fabuleux récits à propos de Guayacan, le petit port situé à quelques kilomètres au nord de la ville, découvert en 1578 par Sir Francis Drake (1540-1596), le fameux corsaire de sa majesté très britannique - surnommé Le Dragon par les Espagnols.

On dit ainsi, qu'un beau jour de 1600 – un peu avant, un peu après, on n'est pas vraiment sûr – deux superbes corvettes firent escale à Guayacan : l'une commandée par Ruhual Dayo, qu'on supposait être Flamand ou Normand, l'autre commandée par le capitaine Subatol Deul. L'escale se prolongea ; d'autres aventuriers des mers les rejoignirent, notamment Henry Drake, fils de Francis, qui voguait dans le sillage de son redouté père.


Ces hommes se jaugèrent, s'apprécièrent et décidèrent de faire alliance, ayant un ennemi commun, l’Espagne : la Fraternité du Drapeau Noir[1] était née, qui allait écumer méthodiquement le Pacifique Sud pendant de nombreuses années, à la poursuite des galions espagnols chargés de l'or du Nouveau Monde.

« On suppose que Subatol Deul et une partie de ceux qui rejoignirent sa Hermandad de la Bandera Negra, descendaient de Marranes. Ce fameux ‘criminel’ juif (Este famoso delincuente judío), a formé la dite bande aux environs de 1600 avec Henry Drake et un dénommé Ruhal Dayo, et choisi Guayacan comme quartier général »[2].

Mais ces hommes de peu de foi n'étaient pas entièrement sans loi ; ils auraient décidé de coucher les termes de leur alliance par écrit...

En 1926, un fermier chilien rêvant d'or et de richesses enfouies dans une grotte miraculeuse, aurait découvert, pour tout trésor, un sac contenant des rouleaux de parchemins couverts d'écritures bizarres, mêlant des caractères romains et hébreux.


Après déchiffrement par un moine de Coquimbo quelque peu érudit, on apprit que Subatol Deul, signant le document d'alliance, avait tenu à préciser qu'il était juif d'Espagne, fils de Sudel Deul, médecin espagnol, converti de force au christianisme mais resté fidèle à la loi de Moïse, ayant visité plusieurs pays dont il parlait la langue après son départ de l'ingrate mère Patrie, notamment l'Amérique. Sudel Deul aurait même, selon le témoignage de Sir Francis Drake, introduit la patate en Europe, mais le fragment est incomplet...

On crut comprendre, également, qu'un soir que sa corvette setrouvait près du rivage, au sud de Coquimbo, Subatol Deul aurait remarqué une lumière qui clignotait. Intrigué, l'endroit passant pour inhabité, le capitaine aurait fait mettre un canot à la mer et, accompagné de quelques hommes d'équipage armés jusques aux dents, aurait exploré les alentours.

A quelques dizaines de mètres du rivage, la petite troupe aurait découvert un chaudron fumant, dans lequel se serait trouvé un fond de métal en fusion : de l'or !

Au matin la petite troupe, qui avait monté la garde toute la nuit, aurait fini par découvrir l'entrée d'une grotte, dissimulée par des branchages et des roches. A l'intérieur, des indiens extrayaient le minerai sous la direction d'un unijambiste (!) parlant l'espagnol de Castille. Il fut tué, semble-t-il, en tentant de résister et Subatol Deul résolut d'annexer la mine fabuleuse, pour le compte de la Fraternité.

Au bout d'un certain temps, leur trésor ayant atteint des proportions considérables, les pirates – qui n'avaient pas pour autant renoncé à sillonner l'océan – auraient enterré quelques six mille livres d'or et autant, sinon plus, d'argent, pour les retrouver quand la situation se serait calmée, parce que l'Espagne, lassée de perdre ses vaisseaux, commençait à menacer.

En 1645, les événements se précipitent : la marine espagnole écrase la Fraternité, de nombreux « frères » sont tués – notamment Henry Drake – et Deul et Dayo échappent de peu à la capture. Là, si on doit en croire les extrapolations d'Israël Zapatero, les deux « frères » auraient trouvé refuge dans la tribu des indiens qui exploitaient la mine et auraient fini par épouser les filles du chef... Le chef mort, Subatol Deul aurait été élu cacique par les anciens de la tribu et, sous sa direction, les indiens auraient trouvé une autre mine d'or...

« La bande fut annihilée en mars 1645 par une escadre espagnole, mais Deul s’échappa avec ses trésors et se réfugia dans les environs de la Serena, dans une tribu indigène amie, où il a passé, dit-on, le reste de sa vie… »[3].

*


Il y a la légende[4], mais il y a des faits avérés, même les sceptiques les reconnaissent. Ainsi, recensant pour Ha’aretz le Jewish Pirates of the Caribbean de Kritzler[5], Danny Paller écrit-il :

« Ca et là, dans le livre, comme de petites pépites d’or pirate, on trouve d’authentiques détails de vie juive. Pendant ses raids de pirate, Palache ne manquait jamais de se faire accompagner par un chef-cuisinier pour lui préparer des repas cacher… »[6].

Il y a donc eu des pirates juifs s’fardim, qui, par réaction à l’agression espagnole, auraient délibérément transgressé la loi de Moïse, en ne reculant pas devant des moyens plus que contestables pour « articuler » leur réponse. Comme l’écrit Adam Kirsch :

« Les pirates juifs, comme les pirates non-juifs, étaient fondamentalement des assassins et des voleurs, et souvent des trafiquants d’esclaves, en outre »[7].

Des pirates juifs ! « Si on a un crochet à la place d’une main, sur quel bras met-on les tefillin ?... Combien de temps doit-on attendre, après qu’on a capturé un navire, avant de mettre une mezouza sur le chambranle de la porte de la cabine ? » demande, entre autres, Seth, ancien de Yeshiva University, qui a du mal à prendre l’affaire au sérieux[8].

Et pourtant…

Avec ce Syndrome de Stockholm inversé, où des persécutés se sont faits au moins aussi féroces que leurs persécuteurs – forme aiguë et paradoxale de l’assimilation –, on découvre une autre conséquence de l’Expulsion des Juifs d’Espagne, on mesure un peu mieux l’ampleur du traumatisme subi par ces Juifs « déboussolés », nomades d’un nouveau genre.


*

Tout cela nous apprend-il quelque chose sur nos pirates modernes, ceux qui sévissent au large de la Somalie, par exemple, au-delà des évidences ? Que ces pirates juifs avaient besoin d’un endroit où s’abriter, de l’absence d’un Etat ou au contraire du soutien plus ou moins officiel d’un Etat (devenant alors corsaires), direct ou indirect au travers d’associations avec d’autres pirates ou « corsaires » ; qu’on pouvait les réduire ou les abandonner une fois qu’ils avaient « servi » ? Qu’un amour déçu peut se transformer en hostilité ?

On répondra à la question de façon oblique.

Le 30 septembre 2008, 2e jour de Roch-Hachana 5769, l’humoriste (!) Andy Borowitz publie dans le Huffington Post – blog démocrate branché, bobo chic – un billet où l’on peut lire ceci :

« Les pirates somaliens qui ont surpris le monde en capturant un vaisseau ukrainien dans le Golfe d’Aden ont annoncé aujourd’hui qu’ils interrompraient brièvement leur terrorisme de haute mer par respect pour les fêtes juives.

‘A tous nos amis juifs, nous disons du fond du cœur Chana Tova’, a déclaré Sugulé, le porte-parole des pirates, juste avant que les pirates ne déploient un drapeau frappé de l’Etoile de David sur le navire capturé.

Sugulé a pris soin de préciser que les pirates interrompaient leur attaques et pillages pour Roch-Hachana par respect pour les pirates juifs, non pas parce qu’ils sont juifs eux-mêmes.

« Aucun de nous autres, les pirates somaliens, n’est Juif… A part Abe, le comptable, qui l’est à moitié… »[9].

Optique de Shtetl[10] ?



Le 26 avril 2009, on apprend que les employés d’une agence de sécurité israélienne ont ouvert le feu et a réussi a mettre en fuite les pirates somaliens qui tentaient d’arraisonner, dans l’Océan Indien (au nord des Seychelles), un navire de croisière italien, le Melody, ayant 1 500 passagers à bord. Le navire appartient à la MSC Cruises, dont l’un des navires, Achille Lauro, a fait l’actualité en 1985, quand des membres du FPLP l’ont pris d’assaut, blessé [à mort] un touriste juif américain infirme, Leon Klinghoffer, et l’ont jeté à la mer dans son fauteuil roulant[11].

« Le patron de MSC Cruises, M. Domenico Pellegrino, a déclaré que ‘‘[son entreprise] avait engagé des Israéliens parce qu’ils étaient particulièrement bien entraînés’’. Devenir agent de sécurité sur des bateaux de croisières est un métier très recherché par les Israéliens à la fin de leur service militaire obligatoire »[12].


Optique d’Etat ?

***


Notes :


[1] Il faut rappeler ici qu’après son accession-coup-d’Etat au trône de Castille en 1474, Isabelle la Catholique a créé la milice de la Santa Hermandad (Sainte Fraternité) dans ses Etats (Castille et León, d’abord, Aragon et Sicile, ensuite)…

[2] Federico Rivanera Carlés, Los marranos: ¿víctimas o victimarios de España?, Hispanismo.Org, http://hispanismo.org/historia-y-antropologia/3221-los-marranos-victimas-o-victimarios-de-espana.html

Federico Rivanera Carlés, qui semble être un catholique-nationaliste espagnol, parle des Juifs et des Marranes comme des « traîtres à l’Espagne et à la Chrétienté… », et il renvoie à Günther Bóhm, « Piratas judíos en Chile », revista Judaica, año XII, nros. 142-143, pp, 156-158, Buenos Ayres, abril-mayo de 1945. - Il précise que « cet article est reproduit par Bóhm dans Nuevos antecedentes para una historia de los judíos en Chile colonial, ed. Universitaria, Santiago, 1963, pp. 53-55.

[3] Federico Rivanera Carlés, op. cit., qui renvoie à l’ouvrage de Günther Bóhm, p. 157.

[4] Plus près de nous, certains prétendent qu’un fameux chasseur de navires espagnols (il n’a jamais attaqué un navire américain) et trafiquant d’esclaves (qu’il traitait bien, selon des témoignages concordants), Jean Lafitte, aurait été descendant de conversos : « Un autre pirate séfarade a joué, plus tard, un rôle important dans l’histoire américaine… Dans son Jews on the Frontier (Rachelle Simon, 1991), Rabbi I. Harold Sharfman rapporte l’histoire de Jean Lafitte, dont la mère et la grand-mère (des conversas) auraient fui l’Espagne pour la France après que le grand-père maternel eut été exécuté – parce qu’il ‘‘judaïsait’’ », Lilith Wagner, « Aaaargh, Jewish pirates », YnetNews, 10 mai 2006, http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3311329,00.html.

Surnommé Le Corsaire, Lafitte [qui se considérait lui-même comme un contrebandier] établira, avec son frère Pierre, un royaume autonome en Louisiane ((récemment vendue aux Américains par Napoléon), dans les marais de la Nouvelle-Orléans, et conduira plus de 1000 hommes pendant la guerre de 1812-1815 entre l’Angleterre et les Etats-Unis, au cours de laquelle il apportera un soutien décisif au général Andrew Jackson – qui serait un jour président des Etats-Unis. Chassé de la Nouvelle-Orléans par les Américains pour faits de contrebande, Lafitte ré-établira son royaume sur l’île de Galveston (au Texas), alors sous domination espagnole… Dans The Buccaneer, (film d’Anthony Quinn, scénario de Harold Land et C. Gardner Sullivan, avec notamment Yul Brinner, Claire Bloom, Charles Boyer et Charlton Heston) sorti en 1958, et qui traite du rôle de Lafitte dans la guerre de 1812-1815, aucune mention, observe Lilith Wagner, n’est faite de son ascendance juive ».

Justement, cette origine ne va pas de soi : Jean Lafitte (qu’il écrivait Laffite) serait né dans les années 1770 ou en France ou en Espagne ou à St Domingue. Et les dates : que la détestation de l’Espagne se nourrisse, au début du XIXe siècle, de la mémoire de l’Expulsion, paraît un peu surprenant. – On peut toujours objecter que le souvenir de la bataille de Kosovo Polje, qui opposa l’Empire ottoman à une coalition de princes chrétiens des Balkans a puissamment alimenté le nationalisme serbe dans les années 1990…

Il y a bien, sur une page d’une Bible qui aurait appartenu à Laffitte, une phrase de remerciement « à sa grand-mère, juive espagnole, témoin (?) de ce qui s’est passé au temps de l’Inquisition », mais le gros des détails concernant son animosité sort du « Journal de Jean Lafitte » (publié en 1958), qui serait « l’œuvre d’un faussaire, John Andrechyne Laflin… prétendant être l’arrière petit-fils du fameux pirate de la Nouvelle Orléans », Dale L. Walker, Legends and Lies: Great Mysteries of the American West, Powell’s Books, http://www.powells.com/biblio?show=TRADE%20PAPER:NEW:9780312868482:16.95&page=excerpt

Il est donc raisonnable de penser que c’est l’existence d’un complexe signifiant devenu plurivoque, « hostilité à l’égard de l’Espagne » (pour raison d’Expulsion/pour raisons géo-politiques) qui a permis de s’élever à ce qui semble bien être une construction : Laffite/Lafitte petit-fils de converso. A s’élever, à s’embellir et donner matière à revendications multiples de « descendants » du contrebandier portant beau et polyglotte… Cf. Pratie Place, http://pratie.blogspot.com/2006/10/jean-lafitte-pirate-sephardic-jew.html et http://pratie.blogspot.com/2005/06/jewish-pirate-update.html, Jean Lafitte the Jewish Pirate, http://jewishwebindex.com/soamerica.htm, ou encore le site Judaïsation (http://judaisation.wordpress.com/) qui publie la « version française du célèbre ouvrage de Maurice Pinay “Complot contre l’Eglise” paru à Rome en 1962 et distribué alors aux Pères conciliaires dans l’espoir des auteurs que cette somme d’informations prémunirait les Pères contre les tentatives de reniement annoncées de la Tradition et des enseignements de vingt siècles… » Texte dans lequel on peut lire ceci :

« Ce “Manifeste du Parti communiste“, réexposition modernisée et hégélianisée par Marx de la pensée du rabbin communiste Moïse Hess, fut financé par deux commanditaires juifs : un certain Clinton Roosevelt, américain, et un certain Jean Laffite, juif français né aux Antilles, petit-fils par sa mère d’un alchimiste juif espagnol mort dans les geôles de l’Inquisition, Laffite qui fut avec deux de ses frères négrier, flibustier dans le golfe du Mexique et receleur chef d’une base de flibustiers, avant de s’installer comme négociant à Saint Louis (Mi) et discret représentant aux USA de la Ligue des Justes (Illuminés de Bavière), participant au 1er Congrès constitutif de la Ligue des Communistes à Londres en juin 1847 et qui s’efforça d’y attirer Abraham Lincoln. (Cf. Jacques Bordiot : « Le Pouvoir occulte fourrier du Communisme », édit. de Chiré, 1976, pp. 127 seq. et Georges Blond « Histoire de la flibuste », Le Livre de poche) NDT. » http://judaisation.wordpress.com/2010/03/24/chapitre-ii-les-createurs-du-systeme-communiste/

Confusion supplémentaire : la gravure, très souvent reproduite, censée représenter le corsaire Lafitte/Laffite, serait en fait celle d’un homonyme, banquier de son état. Voir, par exemple, http://jeanlafitte.net/

[5] Voir Galions espagnols et pirates juifs I..., note n° 7. – Jewish Pirates of the Carribean va paraître chez Denoël début 2011, dans une traduction d’Alexandra Laignel-Lavastine.

[6] Danny Paller, « Yo ho ho and a bottle of schnaps », Ha’aretz, 6 janvier 2009, http://www.haaretz.com/news/yo-ho-ho-and-a-bottle-of-schnapps-1.267553

[7] Adam Kirsch, « Edward Kritzler’s history of Jewish pirates is uneven », Jewish Journal, 10 décembre 2008,

http://www.jewishjournal.com/books/article/edward_kritzlers_history_of_jewish_pirates_is_uneven_20081210/

[8] Seth, « Top Ten Halachic Questions for a Jewish Pirate », BangItOut, 19 septembre 2006, http://www.bangitout.com/articles/viewarticle.php?a=1504

[9] Andy Borowitz, « Somali Pirates Take Break for Jewish Holidays », The Huffington Post, 30 septembre 2008, http://www.huffingtonpost.com/andy-borowitz/somali-pirates-take-break_b_130533.html

[10] « Pendant la première guerre mondiale, un Juif perd son chemin le long de la frontière. Il est tout-à-coup arrêté par un garde-frontière… : ‘‘Halte, ou je tire !’’ Le Juif cligne des yeux aveuglé par la lumière de la lampe torche et dit : ‘‘Qu’est-ce qui vous prend ? Vous êtes fou ? Zest nit az do geyt a mentsh ? Vous ne voyez pas que c’est un homme ?’’

Hilarante en yiddish, cette blague fonctionne difficilement en anglais, qui peine à imaginer que quelqu’un soit à ce point dans les nuages qu'il ne conçoive pas qu’un homme puisse être tué juste pour avoir mis le pied du mauvais côté de la frontière… La blague risque de tomber à plat parce que nous savons maintenant ce qui est arrivé à ceux qui ont inventé ces blagues. Ils ont été massacrés par millions. Ce que nous appelons ‘‘Holocauste’’ [désignation très erronée comme on sait, en usage probablement non innocent dans la sphère anglophone, puisqu’un holocauste est volontaire…] a précisément visé les populations qui ont créé la geste du schlemiel. Nous apprenons de cet épisode… que blaguer – qui relâche momentanément la tension – n’offrait pas de défense contre de vrais belligérents. Le schlemiel qui nous a d’abord fait rire nous a aussi appris à relever notre garde », Ruth R. Wisse, « War is No Joke » (A West Point baccalaureate address), Weekly Standard, 22 mai 2010, http://www.weeklystandard.com/articles/war-no-joke?%24Version=0&%24Path=%2F&%24Domain=.weeklystandard.com%2C%20%24Version%3D0

[11] Avraham Zuroff, « Israeli Security Guards Thwarted Somalian Pirates from Takeover », Arutz Sheva, 26 avril 2009, http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/131037

[12] Idem.



Illustrations :

Peter Schlemihl ? © copyright Alain Zimeray.

Oeuf de Christophe Colomb... © copyright Patrick Jelin.

Schlemihl Peter ? © copyright Alain Zimeray.

Sous-face © copyright Alain Bellaïche.

Nombres © copyright Patrick Jelin.





Galions espagnols et pirates juifs II... © copyright 2010 Richard Zrehen


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