… Il y apporte, avec son intelligence précoce, sa mémoire infatigable et sa faculté rapide d'assimilation, son robuste instinct pratique et son désir de primer. Apprendre, apprendre au plus vite et avec le moins de frais possible[1], tel est, pour lui, le but très nettement précisé dès l'entrée. Un jésuite me citait un mot ingénu de l'un d'eux, travailleur acharné qui, à force de persévérance et d'application, avait réussi à passer de troisième en rhétorique. Après l'examen de passage, le religieux le complimentait : « Eh bien ! Michel, vous voilà content d'avoir sauté une classe ! Qu'est-ce que vous allez dire à votre père, ce soir, en revenant à la maison ? — Je lui dirai : « Papa, je t'ai gagné, en une après-midi, vingt-cinq livres françaises ! » C'était, en effet, le prix de la demi-pension pour une année. — Bons calculateurs[2], ils sont aussi, dans toutes les autres matières, d'excellents élèves. Un peu comme nos Juifs d'Europe, il faut qu'ils remportent tous les prix, — même le prix d'instruction religieuse catholique.… Il y apporte, avec son intelligence précoce, sa mémoire infatigable et sa faculté rapide d'assimilation, son robuste instinct pratique et son désir de primer. Apprendre, apprendre au plus vite et avec le moins de frais possible[1], tel est, pour lui, le but très nettement précisé dès l'entrée. Un jésuite me citait un mot ingénu de l'un d'eux, travailleur acharné qui, à force de persévérance et d'application, avait réussi à passer de troisième en rhétorique. Après l'examen de passage, le religieux le complimentait : « Eh bien ! Michel, vous voilà content d'avoir sauté une classe ! Qu'est-ce que vous allez dire à votre père, ce soir, en revenant à la maison ? — Je lui dirai : « Papa, je t'ai gagné, en une après-midi, vingt-cinq livres françaises ! » C'était, en effet, le prix de la demi-pension pour une année. — Bons calculateurs[2], ils sont aussi, dans toutes les autres matières, d'excellents élèves. Un peu comme nos Juifs d'Europe, il faut qu'ils remportent tous les prix, — même le prix d'instruction religieuse catholique.
Il est d'usage, en effet, dans les établissements congréganistes que toutes les compositions, y compris celle en instruction religieuse, comptent pour le prix d'excellence. Le jeune Israélite[3] studieux, qui ne veut pas perdre de points pour ce prix important, suit les cours de catéchisme avec ses camarades catholiques, compose avec eux et a la joie de les battre sur leur propre religion : là encore, ils sont premiers. Ils y mettent un sérieux et un acharnement, qui ne vont pas sans une pointe de malice et d'ironie. Forts de leurs succès, ils poussent au professeur des objections captieuses[4], qu'ils développent avec beaucoup de logique et, quelquefois même, un certain savoir. La prudence des religieux doit interrompre ces joutes de dialectique qui deviendraient facilement indécentes [!].
Certains de ces jeunes gens, — les plus riches ou les mieux doués, — ne se satisfont pas de l'instruction qui leur est offerte dans les écoles orientales. Ils viennent, pour la plupart, faire leurs études en France, soit dans nos Facultés, soit à l'École normale d'Auteuil[5] : ce sont les futurs médecins, professeurs ou instituteurs. Ils s'habituent complètement, dans notre pays, à la vie européenne. Il arrive souvent qu'ils y prennent femme : ils épousent des Juives françaises. Bientôt, les voici de retour dans leur milieu natal, avec des diplômes, une situation, un nouveau genre d'existence, plus moderne et plus raffinée, qui leur confèrent un réel prestige aux yeux de leurs coreligionnaires, tout en les séparant d'eux. Quoiqu'on leur recommande de ne pas rompre en visière trop ouvertement avec les Juifs rétrogrades, de ménager leurs susceptibilités religieuses, ils sont presque toujours suspects aux dévots. Alors, avec leur ambition bien naturelle d'exercer une action sur leur entourage, ils sont obligés de se rejeter sur les non-Juifs — les Chrétiens et les Musulmans. Ils sollicitent de préférence ces derniers [!], comme étant moins cultivés et, partant, plus avides d'instruction. Sous l'ancien régime, ils endoctrinaient clandestinement tout ce qui aspirait à la ruine de l'absolutisme hamidien[6]. Et ils y réussissaient fort bien, le Juif étant, dans tous les pays du monde, un merveilleux pédagogue révolutionnaire [!!]. C'est ainsi que l'élément israélite [!] a coopéré à la révolution turque. L'un d'eux, qui, en ce temps-là, était instituteur à Bagdad, me disait qu'il avait groupé autour de lui un petit conciliabule de Jeunes-Turcs[7], envoyés, là-bas, en exil par le gouvernement de Stamboul. Il leur passait les journaux d'Europe qu'il recevait par la poste anglaise, leur prêtait des livres, dirigeait leur conscience politique. C'était enfin, sur les bords du Tigre, une manière de personnage.
Mais ils visent à quelque chose de plus effectif que cette influence purement intellectuelle. Dans une grande ville syrienne, on me parlait d'un Israélite qui s'était posé, parmi les Musulmans, en véritable puissance. Il ne se bornait pas à les attirer par de platoniques palabres sur la politique, il les tenait par l'argent. En sa qualité de directeur d'un orphelinat, il avait à sa disposition une Caisse de secours et une caisse d'épargne. Les fonctionnaires turcs de l'endroit, gens toujours gênés et payés de quinze en quatorze, recouraient à lui, mystérieusement, pour des emprunts. Ceux qui étaient affiliés à des comités révolutionnaires en recevaient ainsi à la fois la pâture de l'esprit et l'assistance matérielle. Cet homme triomphait. Il fallait voir les saluts qu'on lui prodiguait dans la rue, depuis le simple agent de police jusqu'au secrétaire du wali[8] — et les clins d'yeux complices et les bonjours protecteurs qu'il échangeait avec .ses disciples et ses obligés. Sa protection s'étendait plus loin. Un de nos compatriotes voulant visiter une mosquée strictement interdite aux Européens s'adressa inutilement au Consul de France. Il allait y renoncer, lorsque notre Juif tout-puissant lui proposa son appui. Celui-ci leva tous les scrupules, introduisit le visiteur dans ce farouche sanctuaire, lui obtint même des gardiens l'accueil le plus courtois et le plus empressé. Il plaisantait avec eux, leur tapait sur l'épaule, déridait les plus vieux et les plus grincheux par des plaisanteries grasses : il était clair que ces bons imams avaient des raisons personnelles et pressantes de lui permettre ces privautés.
Lui témoignait-on, en retour de ses services, une reconnaissance sincère ou quelque sentiment qui ressemblât à de la sympathie ? Cela me parait douteux.
La prévention musulmane contre l'Israélite est toujours très forte, même chez ceux qui se servent de lui [!]. Il faut avouer d'ailleurs que, malgré ses solides qualités, le Jeune-Juif n'est point aimable. Très infatué de soi, de sa race, de son instruction européenne, il est d'une outrecuidance et, souvent, d'une insolence, qui découragent les meilleures volontés [!]. Plus que les Orientaux, il tranche sur toutes les questions, exhibe ou simule des connaissances encyclopédiques, dit son fait à nos gouvernants, au Tzar, à l'Empereur d'Allemagne, au Pape lui-même. Il n'épargne personne, se mêle de tout. Comme les petits Juifs, qui, chez les Jésuites, essaient de coller le professeur de religion, il n'hésite pas à discuter avec tel archéologue ou tel exégète de passage, — spécialistes distingués ou célèbres, — et il leur donne à entendre qu'ils ne comprennent rien à la question[9].
Le pire, c'est sa manie de s'insinuer et d'imposer sa présence là où le tact le plus élémentaire devrait le dissuader de se montrer. Il se montre néanmoins, il envahit et s'étale, il répond, d'un sourire victorieux, aux mines les plus grises, aux réceptions les plus fraîches, et il reste quand même, — indélogeable par la force irréductible de son impudence[10].
Malgré ces vilains côtés, les Jeunes-Juifs méritent cependant que nous en fassions cas. Ils sont parmi les meilleurs éducateurs et les meilleurs propagateurs de la langue française, qui soient en Orient. Avec notre langue, propagent-ils aussi l'amour de la France ? Je voudrais en être plus sûr. Il est manifeste pourtant qu'ils répandent un certain nombre d'idées françaises, — les idées révolutionnaires et anti-cléricales, bien entendu. Et encore doivent-ils distribuer cet enseignement à leurs coreligionnaires avec la plus extrême circonspection. Si affranchis qu'ils se prétendent de toute idée religieuse, ils sont obligés, non pas seulement d'observer une neutralité de bon ton, mais de se comporter comme des croyants. Leurs utopies humanitaires se réduisent, en dernière analyse, à leur vieille utopie nationale de domination universelle[11]. Le point de vue delà Raison, à leurs yeux, c'est le point de vue juif. Mais oublions cet égoïsme de race. Ne considérons, dans le Jeune-Israélite, que les services qu'il rend à la France[12]. Quelles que soient donc ses arrière-pensées, il est certain que, dans les pays du Levant, il contribue, pour sa part, à l'illustration de la langue française, et, par conséquent, dans une certaine mesure, au maintien de notre influence.
*
Après avoir donné de larges extraits du chapitre consacré à la « déplaisance du Juif », il est approprié de donner un petit extrait du chapitre suivant du Mirage oriental, où se découvre ce qui fait contraste positif pour Louis Bertrand, observateur malin et partial…
IV
LA SYRIE FRANÇAISE
Les Syriens et les Juifs sont deux peuples [!] consanguins. Issus de la même souche sémitique, ils se ressemblent beaucoup : ils ont à peu près les mêmes défauts et les mêmes qualités. Les uns et les autres ont su garder leur foi intacte pendant des siècles, en dépit de toutes les persécutions. Ils ont résisté aux Arabes comme aux Turcs, ont lutté avec une énergie admirable contre l'absorption musulmane. Et pourtant ils ne se sont jamais confondus : ils diffèrent peut-être autant qu'ils se ressemblent. En tout cas, le Syrien est bien plus près de nous que le Juif [!]. A part quelques Turcs de la haute classe, je ne vois pas d'Oriental dont la mentalité soit plus voisine de la nôtre.
C'est aussi que nul pays d'Orient n'est plus pénétré et travaillé par l'esprit européen — je devrais dire l'esprit catholique et français[13]. Enfin, si l'Egypte se considère comme la tète pensante de l'Islam méridional, la Syrie peut être considérée comme le centre intellectuel de la chrétienté orientale, avec Beyrouth pour capitale[14]. Beyrouth est une ville savante autant qu'une ville de commerce et de transit. Ses deux universités rivales, — celle des jésuites et celle de la mission protestante américaine, — exercent un véritable magistère sur toutes les contrées environnantes, et leur attraction se fait sentir jusqu'en Egypte, et, à travers l'Anatolie, jusqu'à Constantinople. Les écoles abondent dans la région : écoles de toutes catégories, depuis l'humble établissement primaire des Frères de la Doctrine chrétienne[15] jusqu'aux fastueux [!] collèges des lazaristes[16], des jésuites[17] et des franciscains[18]. Il y a une sorte d'émulation internationale et inter-confessionnelle pour cultiver l'intelligence naturellement vive des jeunes Syriens…
*
Notes :
[1] Je souligne.
[2] « Atavisme »…
[3] Le Jeune-Juif enrôlé dans une école où il entre en compétition avec des condisciples chrétiens se métamorphose en jeune Israélite, on le voit.
[4] Captieux (du latin captiosus), adjectif :
Qui tend à induire en erreur et à surprendre par quelque finesse, en parlant des raisonnements, des discours, etc.
Proposition captieuse.
Clause captieuse.
Argument captieux.
Ce qu’il vous dit est captieux.
Tour captieux.
(Par extension) Sophiste.
C’est un raisonneur captieux.
[5] L’Ecole Normale d’Instituteurs de Paris a été inaugurée le 28 octobre 1872 dans les bâtiments qui sont aujourd’hui ceux du lycée Jean-Baptiste Say, rue d’Auteuil, Paris XVIe arrt. : elle s’installera un peu plus loin, 10, rue Molitor, en 1882, l’année où Jules Ferry fait voter sa loi sur l’enseignement laïque et obligatoire.
[6] « Le 24 avril 1877, la Russie, la Grèce et la Roumanie déclarent la guerre à l’Empire. Au bout de quelques mois, Edirne, l’ex-Andrinople, seconde capitale historique des Osmanlıs, après Bursa, est prise par les russes qui imposent une paix extrêmement sévère à San Stefano, corrigée en partie à Berlin quelques mois plus tard. L’effondrement militaire fut spectaculaire et considérable. Abdül-Hamid II suspend la Constitution [de 1876, qui donne de larges prérogatives au Sultan mais proclame aussi certains principes généraux, comme l’indépendance de la justice, la liberté de culte ou encore l’égalité de tous au sujet des emplois] en février 1878 et celle-ci ne sera réactivée que trente ans plus tard. Le Congrès de Berlin de juin 1878 consacre encore une fois la faiblesse de la position ottomane. Cette période hamidienne ouvre la voie à ‘un despotisme centralisé et absolu’ […]
De 1878 à 1881, après l’humiliation que constitue le Traité de Berlin qui ampute l’Empire de 200 000 kilomètres carrés de territoires et de cinq millions et demi d’habitants (Bessarabie à la Russie, Roumanie et Bulgarie autonomes, Serbie et Monténégro indépendants, Chypre britannique, la Tunisie passera sous protectorat français en 1881, l’Egypte, déjà semi-indépendante de facto depuis 1841, sous domination anglaise en 1882), le Sultan assure son pouvoir en éliminant les sources de dissension internes…
Si la période hamidienne ne constitue pas à proprement parler une rupture avec la période précédente, un événement notablement différent se produit néanmoins. Les générations d’élites formées par un système éducatif en pleine progression vont prétendre à une intégration plus poussée au champ politique et se placer en opposition au despote stambouliote. La politique répressive menée par le Sultan à l’encontre de ses opposants provoqua l’émergence d’un fort sentiment de rejet de son autoritarisme. Malgré la longue paix que traverse l’Empire durant son règne (Si l’on excepte la courte guerre, gagnée, de 1896-97 contre les Hellènes), les critiques à son encontre se multiplient et notamment celles d’un petit mouvement appelé à devenir en vingt ans le principal référent de la lutte anti-hamidienne, le Comité Union et Progrès (CUP) [fondé le 14 juillet 1889] […]
En quelques années, ce mouvement appelé ‘Jeune-Turc’ saura mobiliser sur son nom les principales forces d’opposition non conservatrices et deviendra le principal challenger du gouvernement hamidien. Malgré les efforts du Sultan pour enrayer ce mouvement, de nombreux étudiants, militaires, bureaucrates, en un mot les élites stambouliotes de l’époque, se reconnaissent dans ses propositions. Il s’agit de remettre en place la constitution, d’empêcher le despotisme du Sultan et de mettre en place une politique nationaliste à la place du panislamisme militant que défend le Sultan-Calife », « Lieutenant Dan », Le Déclin et la Chute de l'Empire Ottoman, http://www.strategium-alliance.com/Le-Declin-et-la-Chute-de-l-Empire-Ottoman.1697.0.html
[7] Les Jeunes-Turcs, opposés aux « Vieux-Turcs » attentistes, renverseront le sultan Abdül-Hamid II en 1909 puis, en 1918, son frère Mehmed V, grand vaincu de la 1e guerre mondiale. Après plusieurs péripéties, notamment le massacre de dizaines de milliers d’Arméniens, la signature par Mehmed VI, frère et successeur de Mehmed V, du Traité de Sèvres (1922) consacrant le démembrement de L'Empire ottoman et provoquant une puissante flambée nationaliste, les Jeunes-Turcs proclameront en 1923 la République de Turquie, dirigée par Mustafa Kemal dit Ataturk. Cela, après la signature du Traité de Lausanne qui entérine, entre autres, l’échange des populations entre l'Empire ottoman et la Grèce : près d’un million et demi de Grecs sont expulsés de Turquie, environ cinq cent mille Turcs, de Grèce.
Selon Gershom Scholem (Sabbataï Tsevi, Le Messie mystique – 1626-1676, Lagrasse, Verdier, 1983), de nombreux Dunmeh – descendants de Juifs disciples du faux-Messie qui, interprétant de façon mystique la conversion à l’Islam de leur maître en 1666 (après s’être proclamé « le Messie venu pour abolir la Loi de Moïse »), ont adopté extérieurement l’Islam (lisant le Coran et jeûnant pendant le Ramadan), poursuivi leur adhésion secrète à un judaïsme « aménagé » pour faire une place à « leur » Messie et pratiquant l’endogamie – ont participé à l’aventure des Jeunes-Turcs. Il y en avait beaucoup dans l’entourage d’Ataturk et l’un d’eux, Mehmet David Bey, sera même ministre des finances du gouvernement Jeunes-Turcs. Alors, s’il est vrai que l’« élément israélite » a participé à la révolution turque, il faut s’empresser d’ajouter qu’il s’agissait d’un « élément » minoritaire et considéré comme hérétique par les Juifs traditionalistes…
[8] Gouverneur militaire et/ou civil.
[9] Ah ! ne pas savoir rester à « sa » place…
[10] Derechef : manque total d’éducation…
[11] Ecartant les intentions de domination prêtées aux Juifs par Le protocole des Sages de Sion (commis en 1901 par Mathieu Golovinski, faussaire et informateur de la police politique du Tsar Nicolas II à la demande de cette police) et autres ouvrages complotistes assimilés, la seule authentique allusion de la tradition juive à l’unification du monde sous un nom se trouve dans l’hymne « Alenou » [« Il nous appartient »… ] qui clôt l’office de la synagogue :
« … Tu régneras pour l’éternité avec gloire ; comme il est écrit dans Ta Torah : Hachem [Le Nom] régnera à tout jamais !
Hachem sera roi sur toute la terre ; en ce jour Hachem sera Un et Unique sera Son Nom », rituel de prières Patah Eliyahou (rite séfarade), édité par Joseph-Elie Charbit, traduit par Menahem Perez, Paris, Editions du Sceptre, 3e édition augmentée, 2002, p. 106.
Pour autant, la remarque de L. Bertrand n’est clairement pas à ranger dans la catégorie des énoncés complotistes-racio-délirants : la phrase qui suit, où il est paradoxalement question d’« égoïsme de race » confirme qu’il s’agit avant tout du propos d’un chrétien, d’un membre du Verus Israel, constatant la persistance de l’aveuglement juif face à la venue de Jésus – et le tenant pour négligeable…
[12] Je souligne. On remarque que ce Juif levantin en voie d’occidentalisation, fat, sans manières, faisant large étalage de sa science neuve, en un mot mal élevé, Louis Bertrand ne le considère pas comme une menace, pas même comme une nuisance – il ne fraierait pas avec lui mais ne détesterait probablement pas s’encanailler en sa compagnie, comme le héros des Amants de Pénélope, « roman salonicien » de Pierre La Mazière publié en 1921 [voir, dans cet espace, Juif, d’un paradigme à l’autre…, mis en ligne le 13 septembre 2008] ou les touristes venus de métropole visitant la casbah du Pépé-le-Moko de Julien Duvivier (1937). Préjugés de petit-bourgeois snob, jugement cynique-réaliste de politique…
[13] Je souligne.
[14] Je souligne. Beyrouth, pas Damas : à cette époque, Beyrouth est le centre administratif, mais aussi économique et intellectuel, de la Grande Syrie, province de l’Empire ottoman, gouvernée par Youssef Coussa, dit « Yusuf Pacha », Syrien grec-catholique d'Alep. « Suite aux massacres des Maronites par les Druzes de 1840 à 1860, les grandes puissances de l'époque (la France, la Grande-Bretagne, l'Autriche-Hongrie, la Russie, la Prusse) envoyèrent un corps expéditionnaire et obligèrent l'Empire ottoman à créer une province autonome du Mont-Liban en 1861. Elle devait être dirigée par un gouverneur, sujet ottoman chrétien, sous la surveillance des consuls européens… », Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Liban
Certains événements récents dans cette région laissent à penser que ce partage imaginaire-symbolique n’a pas entièrement disparu des esprits, surtout à Damas…
[15] Prêtres de la doctrine chrétienne : congrégation religieuse fondée en 1592 par César de Bus (1544-1607), en Avignon, approuvée par le pape Clément VIII en 1597, et ayant pour but de catéchiser le peuple des campagnes. D’après Wikipedia.
[16] Lazaristes : frères et prêtres de la congrégation de la Mission fondée en 1625 par saint Vincent de Paul (1581-1660). La congrégation de la Mission, société de vie apostolique dédiée à l'évangélisation des pauvres dans les campagnes, verra en 1688 sa vocation élargie à l'instruction des classes pauvres, à la formation du clergé et aux missions. D’après Wikipedia.
[17] Compagnie de Jésus : ordre religieux fondée par Ignace de Loyola (1491-1556) et approuvé en 1540 par le pape Paul III. On appelle ses membres les Jésuites… À ses débuts, la Compagnie s'occupait essentiellement d'activités missionnaires, mais elle se tourna dès 1547 vers l'enseignement, qui devint son activité principale vers la fin du XVIe siècle. Un collège fut ouvert à Rome en 1551 alors que des membres étaient déjà au Congo, au Brésil et en Angola. L'activité éducative des Jésuites s'étendit aussi dans l'Empire ottoman, avec notamment le lycée Saint-Benoît établi, en 1583, à Istambul. D’après Wikipedia.
[18] Ordre des frères mineurs (o.f.m., couramment appelé ordre franciscain), ordre fondé en 1210 par saint François d'Assise (1181/1182-1226), caractérisé par la prière, la pauvreté, l'évangélisation et le respect de la Création. D’après Wikipedia.
Orientales… © Copyright 2011 Richard Zrehen