dimanche 20 avril 2008

Clairvoyance…





M. Alon Ben-Meir, diplômé en journalisme de l’université de Tel-Aviv, titulaire d’une maîtrise de philosophie d’Oxford et d’un doctorat en Relations Internationales obtenu dans la même université, est professeur de Relations Internationales et d’Etudes du Moyen-Orient au Center for Global Affairs à New York University depuis 1989.
M. Alon Ben-Meir se présente ainsi sur son site :
« Sa connaissance exceptionnelle et profonde du Moyen-Orient, résultat de plus de 20 ans d’implication directe… permet au Dr Ben-Meir d’avoir une perspective unique sur la nature du terrorisme international, la résolution des conflits et les négociations internationales.
Les voyages fréquents de M. Alon Ben-Meir, qui parle couramment hébreu et arabe, au Moyen-Orient, ainsi que des rencontres régulières avec des hauts responsables et des universitaires [!] de plusieurs pays de la région, Egypte, Israël, Jordanie, territoires Palestiniens, la Syrie et Turquie, lui permettent d’évaluer les développements nouveaux avec profondeur et de façon exceptionnellement nuancée… »

Interrogé par The Peninsula, le journal anglophone « le plus lu du Qatar », à l’en croire, à l’occasion du 8e Forum de Doha sur la Démocratie, le Développement et le Libre-échange auquel il participait, M. Alon Ben-Meir a déclaré : « Les média arabes sont fortement anti-Israël et anti-Amérique, et ont entravé ou réprimé la libre discussion ou l’expression d’opinions divergentes, non soutenues par les gouvernements [!!]. Les intellectuels influents de la société arabe sont souvent co-optés par leurs gouvernements respectifs [!!!].
Les Etats arabes ne sont pas en peine de médias, imprimés ou électroniques, mais il s’agit de médias officiels ou semi-officiels. Bien qu’il y ait eu, récemment, une augmentation du nombre de médias indépendants [!!!!], l’habituelle réaction des gouvernements face aux reportages défavorables continue de restreindre la libre expression des opinions et les débats ouverts, dit-il.
« Sans liberté d’expression, il n’y a pas de démocratie ».
M. Ben-Meir… dit aussi que les négociations entre Israël et l’Autorité Palestinienne sont à un tournant : « Maintenant plus que jamais, il est essentiel de redonner vie à l’Initiative Arabe* et de la mettre au premier plan du processus de paix dans la région ».
« Les efforts concertés d’Israël et de l’Autorité Palestinienne ne mèneront nulle part, et le conflit sanglant avec le Hamas continuera, en l’absence d’un engagement collectif des Arabes dans le processus de paix. Tous les plans précédents, la ‘Road Map’ et les accords d’Oslo [1 et 2] y compris, ont échoué parce qu’ils n’avaient pas l’envergure de l’Initiative Arabe et excluaient la Syrie du processus de paix. »
« Israël doit abandonner ses réserves à l’égard de l’Initiative Arabe, la soutenir publiquement et échanger les territoires qu’il a conquis en 1967 pour faire cesser la violence. Il lui faudrait aussi trouver une solution humaine au problème des réfugiés palestiniens, et rechercher une solution acceptable [par toutes les parties] pour… Jérusalem…
Pour espérer parvenir à quelque accord que soit avec les Pays Arabes, il faut inclure la Syrie dans les discussions, et prendre au sérieux ses revendications territoriales sur le Golan.
Tout cela ne veut pas dire qu’Israël doit renoncer à ses exigences minimales : défense de la sécurité de l’Etat et de l’intégrité [!] du territoire national, maintien de identité nationale, maintien de Jérusalem comme capitale d’Israël… enfin, établissement de relations normales avec l’ensemble du Monde Arabe. »

The Peninsula commente : « La mise en œuvre de ces efforts de la part des uns et des autres produira sans aucun doute une transformation remarquable de toute la région ».

*Propositions avancées en 2002, lors d’un congrès de la Ligue Arabe par le Prince-héritier d’Arabie Saoudite, Abdallah, devenu depuis roi : retrait d’Israël des territoires occupés en 1967, le Golan y compris ; reconnaissance d’un Etat palestinien englobant la rive ouest du Jourdain et la bande de Gaza avec Jérusalem-est pour capitale ; solution juste au problème des réfugiés palestiniens. En échange, les Etats Arabes reconnaîtraient l’Etat d’Israël, tiendraient le conflit arabo-israélien pour terminé et établiraient des relations normales avec Israël.



*




Selon un sondage rendu public le 15 avril 2008, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est le leader le plus admiré dans le monde arabe, suivi par le président syrien, Bashar Assad et le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. Ces trois leaders sont majoritairement considérés comme étant les seuls à résister à l’influence des USA au Moyen-Orient.
Près de 4000 personnes ont été sondées – en Arabie Saoudite, en Egypte, en Jordanie, au Liban, au Maroc, aux Emirats Arabes Réunis – par l’université du Maryland et l’institut Zogby International. La marge d’erreur est de 1,6 %.

Extraits des résultats :



- 83% des sondés ont une vue négative des USA et des gouvernements Arabes soutenus par Washington ;
- 70% des sondés n’ont aucune confiance dans les USA.
- Plus de 80% des sondés estiment que le conflit arabo-israélien est un problème majeur;
- 55% des sondés ne croient pas qu’il y aura jamais une paix durable entre Israéliens et Palestiniens, en dépit des efforts américains pour obtenir un accord avant la fin de l’année 2008.
- Les sondés soutenant le Hamas sont plus nombreux que ceux qui soutiennent le Fatah ;

- Pour ce qui concerne le conflit libanais, 30% des sondés soutiennent les partis et les hommes politiques liés au Hezbollah ; 9% d’entre eux sont en faveur de la coalition gouvernementale soutenue par les USA ;
- Pour ce qui concerne le conflit entre l’Iran et les Pays Arabes modérés, près de 50% des sondés estiment que « [si] l’Iran parvenait à acquérir des armes nucléaires, ce serait plus positif que négatif pour la région… »



*

Sources :

- « Arab media biased against Israel: Expert », The Peninsula, 15 avril 2008.
-
alonben-meir.com
- Khaled Abu Toameh, « Poll: Nasrallah most admired leader in Arab world », Jerusalem Post, 16/17 avril 2008.

Illustrations :

1) Vittoriano, copyright Alain Rothstein.
2) Forêt d'hiver, copyright Corinne Kalfon.

Aucun commentaire: